La trotinette électrique a des avantages mais n'est pas totalement écolo. (Shutterstock).
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Cet article est extrait du premier numéro du WE DEMAIN 100 % Ado, en collaboration avec Okapi et Phosphore
Elle ne pollue pas l’air
Son moteur fonctionne à l’électricité et ne dégage aucune fumée. Elle n’ajoute donc ni particules ni CO2 à l’air ambiant pendant qu’elle roule.
Elle est silencieuse
Pas de pollution sonore non plus, c’est un bon point !
Elle ne remplace pas l’auto
Les loueurs de trottinettes nous affirment qu’elle permet de diminuer le nombre de voitures en ville. C’est vrai, en théorie. Et ce serait formidable que ce soit le cas. Mais, en pratique, très peu d’usagers sont d’anciens automobilistes. Selon une étude récente *, les personnes qui louent des trottinettes auraient, sans ces nouveaux engins, effectué le même trajet pour 47 % d’entre eux à pied, 29 % en transports en commun, 9 % à vélo et seulement 8 % en taxi ou en voiture.
Produire de l’électricité n’est pas neutre
L’électricité est une énergie d’avenir, moins polluante que les carburants fossiles comme le diesel. Mais produire cette énergie n’est pas neutre. En France, en 2018, seulement 19,4 % de l’électricité venait d’énergies renouvelables (éoliennes, hydrauliques, solaires). 7,2 % était de l’énergie thermique, c’est-à-dire produite avec du fioul, du gaz ou du charbon, donc polluante et émettrice de CO2. Et 71,7 % venait du nucléaire. Alors d’accord, l’électricité nucléaire ne participe pas au réchauffement climatique, mais elle nous laisse en héritage des déchets très dangereux pour des milliers d’années.
Des batteries au lithium
Pour fabriquer une batterie de trottinette (mais aussi une batterie de téléphone ou d’ordinateur), il faut plusieurs métaux rares et, en particulier, du lithium. On en trouve en Bolivie, au Chili ou en Chine. Pour l’extraire, on gaspille énormément d’eau, on utilise des produits chimiques qui polluent l’air, le sol, l’eau. Et, malheureusement, ce lithium est très peu recyclé.
La collecte et la recharge pèsent
C’est le grand paradoxe du système. Pour recharger les trottinettes de location, on utilise des camionnettes (pas électriques du tout) !
La nuit, ceux qu’on appelle des “juicers” (parce qu’ils redonnent du “juice”, du jus aux engins roulants) ramassent les trottinettes, les chargent dans leurs camionnettes, les transportent jusqu’à un lieu (parfois leur propre appartement !) pour les brancher et les ramènent, une fois rechargées, sur les trottoirs. Selon une étude américaine, l’impact de cette collecte et de cette recharge quotidiennes est tout sauf léger. Il pèse pour 43 % du bilan carbone des trottinettes électriques en location.
Un matériel hypermalmené
On les balance par terre. On les jette souvent à l’eau, dans la Seine à Paris, la Méditerranée à Marseille, le Rhône et la Saône à Lyon (les métaux des batteries polluent d’ailleurs les fleuves et la mer)… Les trottinettes en location sont si maltraitées que leur durée de vie est minuscule, trois mois à peine, en moyenne. Quel gaspillage !
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