Partager la publication "Park(ing) Day : la démocratie locale investit le macadam"
Fini le bitume triste des places de parking : pendant une journée, on y croise des bottes de foin, une structure en Lego, du gazon, ou encore des cordes à linge. Depuis 2010, le Park(ing) Day invite citoyens, artistes, urbanistes à interroger la manière d’occuper l’espace public et à réfléchir sur les nouveaux usages urbains. Né en 2005 à San Francisco, le concept s’exporte partout dans le monde. Importé par l’association Dédale, il séduit toute la France.
12m2 pour débattre
Libérée le temps d’une journée, la place de parking peut alors devenir un petit jardin avec l’installation de ruches, jardinières et transats, un espace de jeu pour les enfants avec des ateliers de bricolage, un lieu de débat, ou, pour les gourmands, un stand de dégustation. Objectif : intriguer les passants et débattre de l’utilisation de l’espace urbain. « C’était très important pour nous que ça ait lieu un vendredi, un jour de la semaine, où les gens ont un rythme « normal » : ils partent au travail, ils rentrent de l’école. Ils voient une occupation inhabituelle d’un espace qu’ils pensent connaître par cœur et qui les surprend » précise Gaëlle Martin, coordinatrice de l’évènement à l’échelle nationale et membre de l’association Dédale.
Cahier de doléances urbain
Et ensuite ? « Le but c’est de faire remonter les remarques récoltées dans la journée. » Deux moyens sont expérimentés : le livret vert, qui rassemble les remarques d’élus, habitants, chercheurs et associations. Et puis pendant toute la journée, les participants peuvent rédiger leurs remarques sur un « mur des propositions ». À la fin de la journée, le maire du XIV, Carine Petit réagirera. Une sorte de cahier de doléances, histoire de réaliser la démocratie non pas dans les urnes, mais sur le macadam.
Alors que le manque de places pour se garer en ville fait régulièrement râler les urbains, on imagine déjà les municipalités grincer des dents. « Notre fonctionnement, c’est de faire, et ensuite d’en parler, ça peut surprendre. » avertit Gaëlle Martin. Les réactions des mairies diffèrent d’une ville à une autre. « À Grenoble l’an dernier, la police est arrivée et nous a demandé de démonter les stands. Mais finalement, la mairie est venue nous apporter son soutien. Ça fait partie du jeu. » À noter que les organisateurs mettent un point d’honneur à régler leur « stationnement » au parcmètre !
Pour plus d’information, rendez vous sur le site internet de l’évènement. Et surtout, baladez vous !