Achevé en décembre 2013, le premier immeuble anti-allergène d’Europe accueille des résidents souffrant d’hypersensibilité Chimique Multiple (MCS) et d’électrosensibilité : les 14 pensionnaires de ce projet pilote ne tolèrent ni les émanations de produits chimiques, ni l’émission d’ondes électromagnétiques provenant des réseaux sans fil.
En France, entre 1 et 2 % de la population déclare souffrir d’électrosensibilité, bien que ce trouble ne soit pas encore reconnu comme une maladie par la communauté scientifique. Alors pour Christian Schifferle, président de la coopérative à l’initiative du projet pilote, l’édification de cette zone protégée est une première victoire. « Aujourd’hui, cet immeuble symbolise notre sortie de l’invisibilité », raconte-t-il au quotidien.
Située sur les hauteurs de la banlieue de Zurich, la zone protégée n’abrite aucune antenne-relais et la qualité de l’air y est optimale. «
Des mesures ont permis de savoir que ce site était très peu irradié grâce à la montagne toute proche, qui offre un cadre protecteur », explique Christian Schifferle. Pour réduire au maximum les additifs chimiques, l’architecte en charge du projet a travaillé en collaboration étroite avec un chimiste : les murs des parties communes sont peints à la chaux, les plafonds sont en béton brut et le sol est en pierre. «
Afin de les protéger des ondes électromagnétiques, des barres en filtre de verre ont été posées à la place des armatures métalliques habituellement utilisées. A l’entrée de chaque appartement, un sas est prévu pour se débarrasser de vêtements trop odorants et chaque pièce est équipée d’un système de purification de l’air. Au sous-sol, à côté de la machine à laver commune, sont disposés les produits de lessive et d’entretien autorisés, tous estampillés « sans parfum » et « sans colorants » », rapporte la journaliste du
Monde.
D’une valeur totale de 4,9 millions d’euros, le bâtiment a été en partie financé par la ville de Zurich, qui a également fourni le terrain de 1200 m². Pour prétendre à l’obtention d’un appartement, les habitants ont dû fournir un certificat médical attestant de leurs symptômes (migraines, fatigue chronique, difficultés à se concentrer, problèmes respiratoires, dépression, intolérances alimentaires). Si l’étude d’évaluation menée par l’université de Berne atteste d’une diminution significative des troubles chez les habitants, le projet pourrait être étendu à d’autres sites. En France aussi, quelques « zones blanches » commencent à apparaître, mais aucune ne permet aux malades de vivre à l’abris des ondes toute l’année.
Un reportage à lire dans son intégralité sur le site du Monde.fr