Parmi les
métiers du futur, dont la liste est à découvrir dans
We Demain n°7, on trouve le « collecteur d’eau atmosphérique ». Arturo Vittori pourrait bien être le premier d’entre eux. Pour faciliter l’accès à l’eau dans les régions sèches d’Éthiopie, ce designer italien a développé des tours hautes de neuf mètres, chargées de capter l’eau présente dans l’air pour la transformer en eau potable.
Warkawater (Warka est le nom d’un figuier africain symbole de fertilité) est constituée d’un filet à mailles fines de nylon ou polypropylène qui condense la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère. En bas de la tour, un réservoir permet de collecter jusqu’à 100 litres d’eau potable par jour, selon son créateur. L’ensemble est adossé à une structure tressée à partir de matériaux naturels locaux et ne pèse que 60 kg.
En Éthiopie, les villageois sont souvent obligés de marcher plusieurs heures avant d’atteindre une source d’eau à la qualité douteuse.
« Warkawater a été conçue pour fournir de l’eau potable, protéger l’environnement mais aussi fournir un débouché financier aux habitants des villages », explique Arturo Vittori. Car si une tour coûte environ 550 dollars, elle fournit de l’eau gratuitement par la suite.
« Une fois qu’ils ont appris à construire une tour, les locaux pourront transmettre leurs connaissances aux villages alentours », poursuit-il. Cinq prototypes ont déjà été fabriqués et exposés, notamment à la biennale de Venise. Arturo Vittori espère construire les deux premières tours en Éthiopie courant 2015 et cherche des soutiens financiers pour essaimer l’Afrique.
Même dans les régions les plus arides, le taux d’humidité atmosphérique peut atteindre 20%. Pour le prospectiviste américain Thomas Frey, la collecte de l’eau présente dans l’air pourrait s’imposer comme une solution face à l’amenuisement des ressources en eau potable des fleuves et nappes phréatiques.
Retrouvez notre dossier sur les métiers du futur dans We Demain n°7 et écoutez la chronique We Demain sur France Info, Thomas Frey invente les métiers de demain.
Côme Bastin
Journaliste We Demain
Twitter : @Come_Bastin