1°) Un mode d’extraction
« propre » pour les gaz
de schiste.
Arnaud Montebourg, le 29 janvier 2014 dans « le Canard enchaîné ».
Désintox : Malgré tout le secret dont
il a essayé d’entourer son annonce, nous savons que la technique miracle du ministre
de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique
est la fracturation au propane
non inflammable. Développée
par la société américaine EcorpStim, elle a été présentée dès l’été 2011 à la Commission nationale d’orientation, de suivi
et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation
des hydrocarbures liquides
et gazeux. Cette technique permettrait de remplacer eau et produits chimiques par le produit utilisé dans les inhalateurs contre l’asthme : moins de camions,
pas de produits douteux…
mais pas non plus de retour d’expérience ! La technique n’a
été employée sur un puits qu’une fois aux États-Unis et sans sable, autrement dit à blanc. Le patron de la société ne s’en cache pas :
la France serait son premier terrain d’expérimentation et il faudrait des années pour pouvoir perfectionner cette méthode. Laquelle comporte deux grosses inconnues : le prix du produit à injecter et les matériaux bloquants pour les failles, le sable étant trop dense pour être transporté par
le liquide choisi. Deux freins qui pourraient rendre cette technique non rentable voire inutilisable.
« Regardons les Américains, qui ont réussi à baisser
le coût de leur énergie,
qui coûte un tiers de moins que l’énergie européenne. »
Pierre Gattaz, président du Medef, le 7 juillet 2013 sur RTL.
Désintox : L’effondrement du prix du
gaz naturel aux États-Unis a en effet été spectaculaire : le millier de pieds cubes était à plus de
8 dollars en 2008, il est tombé
à moins de 3 dollars en 2012. Uune chute impossible à reproduire en France. D’abord parce que
le mode de calcul n’est pas
le même : afin de protéger les approvisionnements à long terme, le prix du gaz est fixé en France par la loi. Quand bien même il
ne le serait pas, le choc américain est le résultat d’une campagne
de forage intensive – permise
par la faible densité du territoire américain – qui a porté de 1 000
à 8000 milliards de pieds cubes
la production de gaz de schiste entre 2007 et 2012. Enfin, cette chute a profité à tous sauf aux producteurs, pour qui l’unité coûte de quatre à six dollars à extraire. Ils y perdent donc de l’argent, ce qui les a incités à freiner les forages pour provoquer une hausse
du cours. En Europe, si le prix
du gaz reste autour de 8 dollars, les normes environnementales
et le coût du travail pourraient
fort bien rendre ce gaz impossible à rentabiliser. Une étude de Bloomberg new energy Finance estimait ainsi en 2013 que la production serait deux fois plus chère au Royaume-Uni qu’au Nouveau monde…
Retrouvez la suite de notre dossier désintox dans We Demain n°7
3°) « Ma solution contre
le chômage ? Le gaz de schiste ! (…) La production d’énergie, ça crée de l’emploi qualifié,
à forte valeur ajoutée, sur le long terme. »
Jean-Louis Schilansky président
de l’union française des industries pétrolières
4°) « Quand on sait que le gaz
de Lacq était extrait
par fracturation hydraulique sans dégâts sur place,
on s’interroge. »
Michel Rocard
5°) « L’exploitation des gaz
de schiste outre-Atlantique est devenue un atout écologique car les États-Unis, en réduisant considérablement leur consommation de charbon, ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre de 450 millions de tonnes ces cinq dernières années. » Maud Fontenoy, navigatrice française
6°) « Les États-Unis ne sont
pas pour rien la première économie mondiale (…). Ils ont repris leur indépendance énergétique. » Christian Bataille, rapporteur PS sur les alternatives à la fracturation hydraulique
7°) « Il y a eu 20000 puits forés
aux États-Unis. Aucun désastre écologique n’a été relevé. » Laurence Parisot, ex president du Medef