Partager la publication "1 500 salariés et 0 manager : le pari de Zappos.com"
Exit les managers. L’entreprise sera structurée autour de différentes équipes autonomes – les « cercles » – affectées à des tâches. Les intitulés de postes disparaitront aussi : chaque salarié se verra assigner une ou plusieurs tâches à la place et pourra appartenir à différents cercles en même temps.
Adieu Taylor !
Tous les mois, différentes réunions permettront de redéfinir les rôles de chacun en fonction de l’évolution des besoins de l’entreprise. Objectif : désamorcer les tensions, encourager la responsabilité et la créativité individuelle pour une organisation plus souple délivrée de la bureaucratie.
Il faut dire que chez l’e-commerçant américain, on ne part pas de rien. Les dirigeants s’y appellent des « singes » ; on y accueille le client en faisant sonner des cloches de vaches ; on y offre de l’argent aux salariés s’ils quittent l’entreprise pour tester leur loyauté. Parmi les valeurs affichées dans le manifeste de l’entreprise : « ne pas devenir une de ces grosse boites ennuyeuses, (…) être drôle et bizarre. » C’est dire si Zappos était prêt à adopter une organisation non-conventionnelle.
Premiers pas en France
En France, le régime fait son chemin. Bernard Marie Chiquet refuserait qu’on l’appelle « chef » ou « patron ». Disons simplement qu’il « représente » IGI Partners, qui se propose d’implanter la « technologie sociale » de l’ Holacracy dans l’Hexagone. « La France a une tradition managériale trop rigide et hiérarchisée qui crée de la souffrance au travail et pénalise l’entreprise. Cela peut expliquer le succès que l’Holacratie y rencontre », avance-t-il.
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Mais cette redistribution des pouvoirs n’est pas du goût de tous. La direction ne partage pas le diagnostic et refuse de passer à plus grande échelle. Elle abolit l’Holocratie, une décision que Christophe Mistou regrette. « La difficulté principale est qu’il est difficile pour un patron d’abandonner une part de décision, les patrons voulant souvent tout contrôler. C’est pourquoi nous avons été contraints d’arrêter. Cela faisait peur. Notre expérience pouvait leur faire perdre le pouvoir. » Les singes de chez Zappos devront donc avoir le courage de ne plus être les patrons.
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