Partager la publication "La réduction des inégalités s’invite enfin à Davos"
Au menu de cette neuvième édition du Forum de Davos, le rapport sur les risques globaux pour 2014 livre les résultats d’un sondage effectué auprès des participants. Au palmarès des « risques les plus préoccupants », les inégalités se hissent à la 4eplace sur 31. Et pour la troisième année consécutive, ces dernières arrivent premières au regard des « risques globaux les plus probables pour l’année à venir ».
« Un risque pour la stabilité planétaire »
Longtemps, l’institution a justifié les écarts de revenus par l’encouragement du talent et l’innovation. Mais depuis leur aggravation durant la crise, alors même que la croissance mondiale est au ralenti, le ton évolue. « Il s’agit d’une des questions les plus inquiétantes. (…) Environ 1 milliard d’êtres humains vivent dans des bidonvilles – un nombre qui n’a fait qu’augmenter sous l’effet de l’accroissement des inégalités. » Le rapport s’inquiète aussi du fait que l’éducation, au lieu de remplir un rôle tampon face aux inégalités, tend de plus en plus à les reproduire.
L’exemple sud-américain
Ces discours entrent en résonance avec la publication, le même jour, d’une étude d’Oxfam montrant qu’1% de l’humanité détient 50 % des richesses. Parmi les recommandations de l’ONG aux personnes réunies à Davos pour « en finir avec les inégalités extrêmes » : ne plus contourner la fiscalité de leur propre pays via les paradis fiscaux, une imposition progressive des richesse et des revenus, un salaire minimum et une couverture universelle santé et éducation. Une recette qui a déjà fait ses preuves par le passé, note Oxfam. « Durant les trois décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’Europe ont réduit les inégalités tout en connaissant croissance et prospérité. L’Amérique latine a considérablement réduit les inégalités ces dix dernières années par le biais d’une fiscalité plus progressive, de services publics, de la protection sociale et du travail décent. » Et l’ONG de conclure : « Cela a profité à tous, riches comme pauvres. »