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Art et science se rencontrent au “Laboratoire”

Mi-salle d’expo mi-espace d’innovation, mi-boutique mi-bar le « Laboratoire » est un lieu à part à Paris. Il propose actuellement un parcours sensoriel pour redécouvrir le café sous toutes ses formes et projette d’inventer un « téléphone olfactif ».

Le 25/08/2013 par WeDemain
Le Whaf'', pour respirer un liquide''
Le Whaf'', pour respirer un liquide''

Ouvert gratuitement du vendredi au lundi, c’est un lieu qui ravira les adeptes d’arts hybrides et d’innovations branchées. Ici, pas d’exposition mais des « expériences ». Le Laboratoire se veut avant tout un lieu de rencontre, à la croisée de l’art, de la science, avec pour fil rouge le design. Un concept que l’expérience « Ophone & The Virtual Coffee  » donne l’occasion de mettre à l’épreuve jusqu’au 15 septembre.

Dans une salle obscure, ce parcours olfactif et gustatif invite à rencontrer le café sous toutes ses formes. En plus de pouvoir sentir les quatre composantes de son parfum et toutes les molécules qui le composent, le visiteur peut y goûter sa graine différemment. Exit le café filtre : grâce à des ultrasons émis vers le liquide, le « Whaf » génère un nuage de fumée contenant uniquement les arômes que l’on « respire » grâce à une paille. L’« Aérochef » permet quant à lui d’inspirer des micro particules de café qui fondent immédiatement en bouche. Le « Siphon  », enfin, est une machine à café semblant tout droit sortie de chez Jules Verne qui redevient tendance au Japon après avoir disparu au 19e siècle.

La dernière salle est consacrée à l’« Ophone  », qui promet de capter et envoyer des messages olfactifs comme on le fait avec les photos d’un smartphone. Avec une seule odeur disponible pour l’instant, le café là encore, la présentation laisse un peu sur sa faim. L’Ophone intéresse cependant les opérateurs téléphoniques (Orange soutien financièrement le projet) et les salles de cinéma. Une startup a même été créé pour commecialiser le produit. Ce dernier fonctionnera avec des plaquettes de cires contenant des centaines d’odeurs à partir desquelles il sera possible de former 95 % des parfums existants, que l’on changera comme les cartouches d’une imprimante une fois épuisées.
 
« Ophone & The Virtual Coffee » est la dernière-née d’une série de seize expériences aussi diverses que « la représentation esthétique de la division cellulaire » ou de « l’architecture des humeurs appuyées sur protocole mathématique structurel ». Un langage savant qui désigne à chaque fois une rencontre entre métiers hybrides. Sont passés au Laboratoire le créateur Philippe Starck, le cuisiner moléculaire Thierry Marx, le biochimiste Robert Langer ou l’artiste plasticien William Kentridge. Le tout sous l’égide du réseau international ArtScience Labs, crée par David Edwards, professeur à Harvard, qui veut favoriser les projets créatifs transdisciplinaires à des fins éducatives, humanitaires, ou commerciales.

De ces collaborations, le « Labstore  » garde la trace. On y retrouve à la vente le fameux vase « Whaf » pour respirer les recettes, « Andréa », un purifieur d’air intérieur qui fonctionne avec une plante verte, ou l’ « Aeroshot », petit tube qui permet d’inspirer de faibles quantités d’alcools pour une ivresse très passagère. Au sous sol le « Lab Bar » permet de déguster certaines de ces créations dans un cadre épuré.

Collé à la boutique de la Rue du Bouloï, le WikiBar invite lui à tester « Wikicell », un emballage alimentaire naturel que l’on peut manger. Glace choco, fromage ou cocktail : tout aliment peut être stocké dans cette membrane qu’il suffit ensuite de passer sous l’eau, et qui n’est pas dénuée d’intérêt gustatif. Inspiré par le design de la cellule biologique, cette idée brevetée vise à lutter contre le flot d’emballages plastiques généré par l’industrie agro-alimentaire. En attendant de changer le monde, ces inventions feront des idées de cadeaux originales.

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