Partager la publication "Économie Circulaire : les chroniques de Nicolas Imbert (1/5)"
L’économie circulaire offre de nouvelles possibilités
L’économie circulaire est un système de production, d’échanges et de partage permettant le progrès social, la préservation du capital naturel et la durabilité économique. Il permet un découplage entre croissance économique et épuisement des ressources naturelles. Ce modèle met notamment l’accent sur de nouveaux modes d’utilisation et consommation, le prolongement de la durée d’usage des produits et services, la réutilisation et le recyclage des composants.
Elle a déjà investi notre quotidien
Les vélos partagés en centre-ville (Vélib, Vélov), les services de location entre particuliers sont autant d’exemples en plein essor dans notre quotidien. Mais l’économie circulaire est également pratiquée par un fabricant de buches compressées utilisant les copeaux et la chaleur d’une scierie voisine pour fabriquer des buches en bois reconstitué, le fabricant qui loue l’usage de pneumatiques de camion plutôt que de vendre des pneumatiques…
Trois piliers constituent le socle de l’économie circulaire : l’écoconception (qui assure la non-toxicité, l’usage optimal et la minimisation du besoin en ressources), la valorisation des matières et déchets (autour de la ré-utilisation et du recyclage) et l’économie de fonctionnalité.
Ce modèle répond bien aux situations de crise, de réflexion sur le pouvoir d’achat, et se focalise sur les services rendus par les produits et services. Il permet également d’améliorer la qualité sanitaire par un meilleur contrôle des substances et usages toxiques.
L’économie de fonctionnalité se développe autour des services de l’énergie (à la Réunion notamment), des locations d’usage (par exemple les moteurs Rolls-Royce sur les avions,…) et permet d’opérer biens et services au mieux.
L’économie circulaire est source d’innovation, d’entrepreneuriat, d’emplois de proximité. C’est une évolution de nos sociétés par de nouveaux modes de coopération, en passant d’une logique de concurrence non territorialisée à une co-construction territoriale. Ca n’est pas une révolution, mais une évolution.
Une réalité qui va franchir une nouvelle étape
Ce modèle existe depuis toujours, sans être forcément ni mis en avant, ni conceptualisé, ni contractualisé. Le modèle de production porcine fermière où l’animal mange les restes en fond de ferme et où toute sa carcasse sera consommée en est un exemple, les sites industriels établis le long d’un cours d’eau où l’un fournit chauffage à un second qui fournit de la matière première à un troisième est en sont un autre.
Il franchit désormais une nouvelle étape avec la création il y a plus d’un an de l’Institut de l’Economie Circulaire, qui regroupe de nombreux industriels, fédérations et acteurs politiques et territoriaux de tous bords, à l’initiative du député François-Michel Lambert. On peut également citer différentes initiatives dont une chaire KEDGE / Euromed sur les modèles d’affaires innovants et retours d’expérience liés à cette économie.
Pratiquée “sans le savoir” depuis des millénaires, l’économie circulaire, économie du partage, de l’échange et de la performance, se développe sur les territoires. Elle a désormais besoin d’avoir un cadre légal et de gouvernance qui facilite son déploiement. Il lui faut aussi des travaux de recherche (sur les technologies, les business models, le financement, la sociologie, l’anthropologie…), d’innovation et de multiples projets entrepreneuriaux.
Prochains épisodes :
– L’économie circulaire, comment s’y met-on ?
– Penser et agir autrement ?
– Quels cycles de vie pour dynamiser l’économie circulaire ?
– Un nouveau modèle de société ?
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