1992, Rio de Janeiro. Les grands leaders mondiaux assistent au Sommet de la Terre, sous l’égide de l’ONU. Pour la première fois, une centaine de chefs d’États et quelque 1 500 ONG essaient de se mettre d’accord pour préserver la planète. Au menu : réchauffement climatique, biodiversité, gestion de l’eau et désertification. Alors que tout le monde s’apprête à plier bagage après 11 jours de discussion, une gamine de 12 ans fait irruption à la tribune. Pendant 6 minutes, elle impose le silence général en plaidant pour l’environnement et la solidarité internationale au nom de sa génération.
Severn Cullis-Suzuki n’était pas attendue au Sommet. Elle était venue de sa propre initiative depuis le Canada, après avoir récolté les fonds avec ses camarades de classe. Ensemble, ils ont insisté chaque jour pour pouvoir monter à la tribune. Et ont obtenu gain de cause au dernier moment.
« Ici sont présents des délégués, des gouvernements, des businessmen, des PDG, des journalistes et des politiciens. Mais avant tout, vous êtes des pères et des mères, des frères et des sœurs, des oncles et des tantes et vous avez tous été des enfants. Je suis seulement une enfant, et pourtant je sais que nous faisons tous partie d’une famille forte de 5 milliards de personnes, de 30 millions d’espèces et les gouvernements n’y changeront rien. »
[Le discours intégral de Severn à la tribune du sommet pour la Terre de Rio 1992]
Son discours déclenche une ovation et reste gravé dans toutes les mémoires. En coulisses, un inconnu s’approche d’elle : « Votre discours est le meilleurs que j’ai entendu ici, à Rio. » Elle saura plus tard qu’il s’agissait de Al Gore, l’ex vice-président des Etats-Unis converti à la promotion de l’écologie. Vingt ans plus tard, Severn est toujours mobilisée. Activiste écologique, conférencière, présentatrice TV… parce qu’« on a trop de boulot pour perdre notre temps à se lamenter ».
[Suite] Kelvin, 15 ans, enfant prodigue du Sierra Leone recruté par le MIT