Partager la publication "Ce petit ver pourrait offrir un second souffle aux malades de la Covid-19"
Cet article a été mis à jour le 4 avril 2020.
Contre le coronavirus, la course aux vaccins et aux traitements a été lancée. En attendant le remède miracle, des entreprises se creusent la tête pour soulager les patients atteints de forme sévère de la maladie et améliorer leurs chances de survie.
La start-up bretonne Hemarina, fondée par l’ancien chercheur du CNRS Franck Zal, en fait partie. L’entreprise implantée à Morlaix a développé Hémo2life, une technologie biomimétique surprenante : elle utilise les propriétés de l’hémoglobine de l’arénicole, un ver marin d’une dizaine de centimètres vivant dans la vase et sur les plages.
L’hémoglobine est une molécule chargée de transporter l’oxygène dans le sang. Et celle de l’arénicole a une particularité : elle est capable de fixer et donc d’acheminer 40 fois plus de molécules d’oxygène que l’hémoglobine humaine. Autre atout de l’hémoglobine du petit ver, elle est compatible avec tous les groupes sanguins.
Injectée dans le sang de malades humains atteints du Covid-19, elle pourrait améliorer l’oxygénation de leur organisme. Une piste intéressante alors que les hôpitaux sont en manque de respirateurs artificiels, et que que certains patients, trop fragiles, ne peuvent être intubés ou supporter un appareillage médical trop lourd.
Bientôt des essais sur des malades du Covid-19 ?
Initialement développé pour améliorer la conservation des greffons, le produit Hémo2life n’est pas commercialisé, mais fait l’objet depuis 2015 d’une étude clinique en transplantation rénale sur 60 patients. Il a notamment déjà été utilisé par le chirurgien Laurent Lantieri lors d’une transplantation, avec des résultats prometteurs: “Les résultats ont été tout à fait spectaculaires. J’ai dit clairement que je ne ferai plus de greffes sans cette molécule”, a-t-il déclaré ce lundi au micro de RTL.
Le protocole d’essai a été validé en fin de semaine dernière par l’Agence nationale de sécurité du médicament, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi par le Comité de protection des personnes. Les premiers essais cliniques pourront donc se réaliser sur 10 patients des hôpitaux parisiens Georges Pompidou et la Pitié-Salpêtrière.
L’entreprise dispose déjà de 5 000 doses et affirme pouvoir en produire 15 000 supplémentaires si les tests s’avéraient concluants.