Partager la publication "Réensauvagement : 3 projets français à suivre"
À Paris, la Bièvre s’apprête à renaître
Ce cours d’eau qui prend sa source à Guyancourt (Yvelines) se jetait autrefois dans la Seine au niveau de la gare d’Austerlitz, en traversant les 13e et 5e arrondissements. Devenu au fil des siècles un cloaque, réceptacle des eaux usées et des rejets toxiques des tanneries, il est recouvert à partir de 1868 – une gigantesque opération d’aménagement, qui ne prend fin qu’à la veille de la Première Guerre mondiale.
En témoigne le succès de la restauration du Manzanares, à Madrid, entrepris en 2017. Cette rivière, jusque-là moribonde, est aujourd’hui entourée de roseaux et de saules, fréquentée par des hérons et des martins-pêcheurs…
Avant qu’il en soit de même à Paris, il faudra redonner un tracé à la Bièvre et creuser les rues… Vaste chantier !
Binetôt une microforêt à Lyon
Le botaniste Akira Miyawaki, 92 ans, fait des adeptes partout dans le monde. Ce Japonais a développé une technique pour créer des microforêts sur sol dégradé, imitant les forêts primaires, en 20 à 30 ans à peine. Ses principes : paillage et compost pour préparer le sol, sélection de variétés indigènes, plantation en grande densité des jeunes arbres avec une répartition aléatoire des espèces…
En 2019, une microforêt Miyawaki a été plantée à Paris, une autre à Toulouse au début 2020. Cet automne, c’est au tour de Lyon. Une parcelle de 1000 m2 va accueillir des milliers d’arbres, pour améliorer le sol, la qualité de l’air, la biodiversité, le bien-être des habitants du quartier de la Duchère, dans le 9ème arrondissement.
L’ASPAS et ses réserves de vie sauvage
La dernière acquisition de l’ASPAS est une forêt ancienne de 490 hectares dans le Vercors, en novembre 2019. Cette Association pour la protection des animaux sauvages achète depuis 2010 des terrains en France, pour les libérer de toute intervention humaine.
Dans ses six réserves (du Vercors, du Grand Barry et des Deux Lacs, dans la Drôme, du Trégor dans les Côtes d’Armor, du Ranquas dans le Larzac), l’ASPAS proscrit la chasse et la pêche, l’exploitation forestière, la cueillette, les chiens non tenus en laisse…
Cette liberté maximale offerte aux écosystèmes est rarissime sur le territoire. Même dans les parcs nationaux, l’exploitation forestière est par exemple autorisée.