Partager la publication "Funérailles vidéo, livre d’or virtuel… le Covid pousse au deuil 2.0"
Depuis le début de la crise sanitaire, les familles endeuillées peinent à se rassembler. Pendant le confinement, les funérailles ont été réservées aux plus proches membres du défunt, et encore aujourd’hui les réunions sont fortement déconseillées. Comment célébrer la mémoire de nos proches et la Toussaint en ces temps de Covid ?
Depuis quelques années, des services de deuil digital se développent, de plus en plus sollicités avec la crise sanitaire.
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Une réponse à la crise sanitaire
Nous vous parlions déjà de lieux de mémoire collectifs pour célébrer des événements historiques, qui existent aussi pour les particuliers. La plateforme InMemori, lancée en 2016, propose par exemple aux familles de créer un espace privé, non référencé par Google, afin que l’entourage puisse y partager des souvenirs, y laisser des messages, des photos ou des vidéos. Pratique en période de pandémie ou quand la famille est éloignée.
“J’ai eu l’idée de ce service en accompagnant une amie proche qui avait perdu sa grand-mère. J’ai alors réalisé qu’il était très difficile de rassembler toutes les personnes concernées, de communiquer les informations sur les obsèques… Et aussi qu’il était très compliqué pour les proches de savoir à qui s’adresser”, raconte Clémentine Piazza, fondatrice d’InMemori.
Sur le site, les proches peuvent aussi faire un don à une association choisie par la famille ou envoyer des fleurs.
La famille dispose de cet espace virtuel aussi longtemps qu’elle le souhaite. Un moyen, par exemple à la Toussaint, de continuer à célébrer la mémoire du défunt. Elle peut aussi choisir de rassembler tous ces souvenirs dans un livre d’or, qui coûte entre 35 et 75 euros en fonction de sa taille.
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Depuis sa création il y a quatre ans, plus d’un million d’utilisateurs ont eu recours à InMemori. Une tendance qui s’accroit depuis le début de la crise du Covid-19 :
“C’est très marqué, pendant le confinement mais aussi depuis le déconfinement, à cause des restrictions. Il y a cinq fois plus d’espaces créés depuis car il reste difficile d’être ensemble. Ce qui est très frustrant pour ceux qui sont loin et pour les personnes à risque qui ne peuvent se déplacer. Cela permet malgré tout de se rassembler”, souligne Clémentine Piazza.
D’autres entreprises proposent des services similaires, comme Une Rose Blanche qui offre à ses clients un espace privé de partage de souvenirs (photos, messages…) ainsi que la possibilité de commander un livre hommage imprimé, pour un prix de 160 euros.
Covid et deuil digital
Avec la crise sanitaire, de nouvelles pratiques se sont aussi développées. Comme celle de diffuser des funérailles en live video. Pendant le confinement, beaucoup d’entreprises funéraires ont proposé ce service, un tiers selon le site spécialisé Happy End. Parfois, les particuliers filmaient eux-mêmes la cérémonie, qu’ils partageaient en direct sur leurs réseaux sociaux ou via des conversations privées.
L’entreprise Advitam, une start-up qui propose l’organisation d’obsèques sur internet et dont nous vous parlions dans cet article, a par exemple lancé gratuitement en mars un service de retransmission vidéo des funérailles pour les familles qui le souhaitent, “et également pour les opérateurs funéraires qui n’avaient pas forcément notre agilité technique”, explique Philippe Meyralbe, fondateur de la start-up. “Nous avons décidé de continuer à le proposer tant que la crise sanitaire sera d’actualité.” Un lien privé est communiqué à l’ensemble des proches qui veulent participer à la cérémonie.
Plusieurs centaines de personne ont déjà utilisé ce service. “En mars-avril, nous avions bien sûr été très sollicités. Cet été, l’usage a été différent, plutôt pour des familles qui habitent à l’étranger”, commente Philippe Meyralbe. “En ce moment, nous avons de nouveau beaucoup de demandes…”