Partager la publication "Les “zoom towns”, ces villes moyennes qui profitent du télétravail"
Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux citadins ont quitté la ville pendant les différentes périodes de confinement, voire de manière plus définitive, pour se tourner vers une vie plus slow à la campagne ou dans de plus petites communes. Une tendance facilitée par l’explosion du télétravail.
Aux États-Unis, cette mouvance a fait naître un nouveau concept, celui des “zoom towns” (traduisez : des villes où il est possible d’utiliser le programme de visioconférence “Zoom”). Il s’agit de villes de quelques dizaines de milliers d’habitants, situées à quelques heures de grands centres urbains et surtout proches de la nature, rapporte la presse américaine. Bien entendu, ces villes disposent d’une bonne connexion internet et des commodités des centres-villes, activités sportives ou loisirs culturels. Ces critères en font un lieu idéal pour les télétravailleurs en recherche d’une vie plus agréable.
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La ruée vers une vie plus paisible
Aspen, The Hamptons, Cape Code, Truckee… Autant de villes qui étaient à l’origine plutôt des destinations de vacances et qui attirent aujourd’hui de nouveaux habitants. Résultat : les prix de l’immobilier s’y envolent.
C’est aussi le cas de Kingston, de 23 000 habitants et située à 140 km de New York. Selon les chiffres du site Zillow, spécialisé dans l’immobilier, les recherches de logement y ont bondi de 116 % durant le mois de juillet 2020 et les ventes de maisons individuelles ont connu une hausse de 10 % par rapport à 2019. Le prix lui aussi à augmenté : + 23 %.
Il en va de même pour la ville de Truckee, à trois heures de route de San Francisco, où le marché a augmenté de 23 % par rapport à l’année précédente. “Si vous regardez les zones métropolitaines, vous constatez que les prix montent davantage en périphérie, et moins dans le centre-ville”, note Daryl Fairweather, chef économiste pour l’entreprise de courtage immobilier Redfin à la radio nationale NPR. La ville est décrite par la radio comme “un paradis en plein air”, où il est possible de faire du ski, des randonnées, de profiter d’une scène artistique florissante et de bons restaurants tout en payant un loyer deux fois moins élevé qu’à San Francisco.
Le média Forbes a même dressé une liste de ces petites villes répondant à la définition de “Zoom town”.
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Cette tendance semble particulièrement toucher les trentenaires, qui quittent leurs petits appartements en ville pour s’installer dans de plus grands espaces en périphérie ou à la campagne.
En France aussi, la vie slow attire
De manière générale, le prix des maisons augmente depuis le début de la crise, petites et grandes villes confondues. “À l’heure actuelle, les prix nationaux des maisons sont en hausse de 8 % par rapport à la même période l’an dernier, donc une augmentation assez importante”, détaille Daryl Fairweather. Cette hausse des prix est également due à la pénurie de biens sur le marché.
Le site spécialisé Zillow estime à 2 millions le nombre de locataires américains qui voudraient acheter dans une “Zoom town”. Mais attention, si cette tendance s’intensifie, ces petites bourgades idylliques pourraient souffrir de l’étalement urbain et de la gentrification.
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“La tendance n’est pas nouvelle, mais cette migration de confort s’est accélérée et peut avoir des conséquences destructrices si elle n’est pas planifiée ou organisée. Nombreuses de ces villes pourraient être ‘aimées jusqu’à la mort’, comme le disent certains”, explique Danya Rumore, directrice du programme de résolution des conflits environnementaux et professeure adjointe de recherche au département de planification urbaine et métropolitaine de l’Université de l’Utah, au média News wise.
En France aussi ce phénomène existe. Selon le site d’annonces immobilières PAP, les recherches d’achat de maison ont augmenté de 58 % en 2020, particulièrement dans les petites villes (+73,7 %) et les zones rurales (+89,7 %). A contrario, les recherches dans Paris intra muros ont baissé de 12,6 % alors qu’en grande couronne elles ont progressé de 62,6 %.
Certaines régions lancent même des programmes pour attirer ces nouvelles populations, à l’image de la Corrèze, comme nous vous le racontions dans cet article.