Partager la publication "Trucs et astuces pour devenir un parent oisif"
Le parent oisif existe-t-il ? Oxymore direz-vous ! Le devenir un peu est toutefois possible, promet Tom Hodgkinson. Ce Britannique avait signé en 2017 le best-seller L’art d’être oisif dans un monde de dingue. Il récidive avec l’ouvrage L’art d’être parent. Laissez vos enfants tranquilles, enfin traduit en français (Éditions Les liens qui libèrent).
Un livre plein d’humour et de bons tuyaux sur ce qu’il faut faire – et surtout ne pas faire avec ses enfants. De quoi soufflez un peu, vivre plus sobrement pour les parents. Et au final permettre aux plus petits d’être “autonomes, plus créatifs et plus enjoués”.
Nourri des Pensées sur l’éducation du philosophe John Locke et de l’Émile de Rousseau, l’essai sonne comme une ode à la liberté. Liberté de faire du bruit, de rire, de créer, et de relâcher la pression. Vital en ces temps de pandémie où parents et enfants passent beaucoup de temps ensemble.
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Voici 5 conseils pour devenir un parent oisif
1. Mettez les enfants au travail !
Besoin d’aide domestique ? Faites appel à vos enfants ! Dès l’âge de deux ans, ils peuvent donner un coup de main à la maison, selon l’auteur. Par exemple ranger les jouets. Plus tard, mettre la table, faire la vaisselle, les vitres… Ces activités peuvent devenir une source de plaisir quand elles sont réalisées en famille, plaide Tom Hodgkinson. Pour cela, abolissez la distinction entre jeu et travail. Au lieu d’ordonner aux enfants de faire une corvée, dites que vous allez la faire et demandez “qui veut se joindre à moi“. Ou créez de petits défis, du type : “Qui va ranger le plus de jouets dans la boîte ?”.
2. Fabriquez les jouets plutôt que de les acheter
“Dans l’utopie du parent oisif, il faudrait bannir tous les jouets (…) Ces petites pièces en plastique qui vous transpercent les pieds lorsque vous titubez dans la maison avec une gueule de bois“, lance l’essayiste. Souvent moches, peu écologiques, bannissez en tous cas les jouets en plastique. Et construisez des jeux vous-mêmes, plus économiques. “Un bâton devient une épée, une feuille une robe, une fleur, un hélicoptère, un gland une bombe“, enjoint Tom Hodgkinson. “L’enfant ne doit pas grandir avec l’idée que ses besoins seront satisfaits simplement par une injection d’argent liquide”, appuie-t-il. “Moins vous le gâterez, plus il développera une imagination fertile.”
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3. Soyez des parents sociables
Le parent oisif est sociable, estime l’auteur. Car les amis allègent le fardeau. “Au lieu d’aller parler avec des proches, les parents modernes anxieux cherchent des conseils tout seuls, dans des livres, des sites Internet et des forums. Invitez donc vos amis pour partager la tâche, cela facilite la vie. Les amis apportent des rires et de la joie. (…) Il n’y a pas plus triste qu’un parent isolé traînant son enfant dans des squares glauques, en se disant qu’il s’amuse.” Un conseil à retenir en ces temps de pandémie qui poussent au repli sur le cocon familial.
4. Dormez le plus possible
Pour éviter le burn-out parental, dormez le plus possible, rappelle Hodgkinson. Qui lui-même reconnaît avoir connu huit ans de sommeil perturbé ! Pour cela, quand l’enfant a moins de deux ans, couchez-vous tôt vers 22h30, avec un bon livre. Accordez-vous des grasses matinées à tour de rôle. N’hésitez pas à faire la sieste en même temps que vos enfants. Travaillez le moins possible quand ils sont petits. Et, peu à peu, essayez de rester au lit. “Si vous courez pour leur préparer le petit déjeuner, ils seront encore plus dépendants de vous.” Commencez donc par 5 minutes, puis 10, puis 15 minutes de grasse mat… Peu à peu, ils s’habitueront. Mieux, l’auteur arrive à se faire apporter le petit déjeuner au lit par ses enfants !
5. Réserver une journée oisive
Une fois par semaine, un dimanche, comme au bon vieux temps, faites-en le moins possible. Résistez à l’envie de sortir au zoo ou au parc d’attraction. “Nous rejetons les frissons chers payés fournis par les lieux d’amusement clés en main.“ Asseyez-vous et observez plutôt ce qui se passe. “Vous verrez émerger la débrouillardise. Vos enfants fabriquerons des choses, ils bavarderont (…) La suractivité finit par rendre les enfants incapables de s’occuper tout seuls.”
Enfin, comme le conseille Rousseau, sortez dehors dès que vous le pouvez. Et “Laissez les enfants trébucher, s’égratigner les genoux, revenir trempés et maculés de boue. Laissez-les monter sur les rochers. La vie est faite de dangers, de douleur et de plaisir. Trempez-les dans l’eau du Styx”.
Bien d’autres réflexions et conseils sont à retrouver dans l’ouvrage, ainsi que ce petit manifeste du parents oisif.
Manifeste du parent oisif
L’éducation n’exige pas un travail acharné.
Laissons les enfants tranquilles.
Rejetons le consumérisme rampant qui envahit la vie des enfants dès leur naissance.
Lisons des poésies et des histoires fantastiques sans leçons de morale.
Buvons de l’alcool sans culpabiliser.
Rejetons le Puritain intérieur.
Ne gaspillons pas notre argent en sorties et en voyages.
Le parent oisif est économe.
Le parent oisif est créatif.
Restons au lit aussi longtemps que possible.
Essayons de ne pas intervenir.
Jouons dans les prés et les forêts.
Poussons les enfants dans le jardin et fermons la porte pour nettoyer la maison
Essayons de travailler le moins possible, surtout quand les enfants sont petits.
Le temps est plus important que l’argent.
Mieux vaut un désordre joyeux qu’un ordre malheureux.
À bas l’école.
Emplissons la maison de musique et d’amusement.
Rejetons les consignes sanitaires et sécuritaires.
Nous sommes responsables.
Nombreux sont les chemins.