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Comment l’Islande et les Baléares ont réussi à encadrer le tourisme de masse

Dans son ouvrage “Réinventer le tourisme”, le chercheur Rémy Knafou cite l’exemple de l’Islande et des Baléares qui ont réussi à contrôler les locations touristiques. Extrait.

Le 04/06/2021 par Sofia Colla
encadrement du tourisme en Islande et aux Baléares
Les Baléares ont adopté des lois pour combattre l’offre illégale de locations touristiques. (Crédit : Shutterstock)
Les Baléares ont adopté des lois pour combattre l’offre illégale de locations touristiques. (Crédit : Shutterstock)

Comment repenser le tourisme à la racine ? Dans l’ouvrage Réinventer le tourisme – Sauver nos vacances sans détruire le monde, le chercheur Rémy Knafou propose des mesures concrètes pour transformer le secteur touristique. 

Il cite notamment des exemples de pays ou de villes ayant entamé cette transformation. C’est le cas de l’Islande et des Baléares qui ont adopté des lois pour encadrer les locations touristiques. Et ainsi limiter le tourisme de masse. Extrait. 

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L’Islande et les Baléares, en pointe pour l’encadrement et la restriction des locations touristiques

L’Islande est un cas riche d’enseignements, alors même que le pays n’a qu’une expérience récente du tourisme. L’augmentation du flux touristique y est très rapide. Avec 2,3 millions en 2018 (cinq fois plus qu’en 2010 et six fois plus que la population islandaise), le tourisme représente désormais 35 % des recettes d’exportation du pays, contre 18 % en 2010.

L’une des manifestations en est la prolifération des locations temporaires de type Airbnb. Un rapport a estimé à plus de 124 % leur augmentation en un an, avec plus de cent appartements disponibles dans la seule rue principale de la capitale. D’où une progression spectaculaire des prix des maisons dans le centre de Reykjavík. Et une pénurie de locations de longue durée.

Considérant que de nombreux touristes préfèrent cette expérience aux hôtels (pas seulement pour des raisons de coût), les autorités n’ont pas souhaité interdire ce genre de produit mais l’ont encadré, afin qu’il respecte certaines règles :

– Tous les loueurs doivent s’inscrire auprès des autorités locales et payer des frais d’enregistrement de 8 000 ISK (environ 58 euros).

– La durée légale de location non commerciale de propriétés privées est plafonnée à 30 jours consécutifs et 90 jours au total par an et par personne.

– Le revenu annuel brut qui peut être tiré de la location privée d’un bien est plafonné à 2 millions ISK (environ 14 600 euros) par personne et par an.

– En outre, la Cour suprême a jugé que, dans un immeuble, l’autorisation des autres résidents était nécessaire pour louer son appartement via Airbnb.

Enfin, Reykjavík se préoccupe de la multiplication des “boutiques de macareux” (les boutiques de souvenirs) aux dépens de l’appareil commercial du quotidien.

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Contrôler le tourisme de masse

De leur côté, les Baléares ont adopté en 2017 une nouvelle loi sur le tourisme. Elle prévoit notamment des mesures très contraignantes pour combattre l’offre illégale de locations touristiques.

Proposer en location un logement sans autorisation administrative (un numéro de licence à obtenir) expose désormais à des amendes comprises entre 20 000 et 40 000 euros. Tant pour le propriétaire que pour l’intermédiaire. La promotion d’une offre illégale par des plateformes en ligne entraîne des sanctions pouvant aller jusqu’à 400 000 euros.

De façon similaire à l’Islande, un propriétaire ne peut proposer son logement principal pour une durée de plus de 60 jours par an, et si le logement proposé à la location se trouve dans une copropriété, il est soumis à l’autorisation de la majorité des autres copropriétaires.

Il est même prévu que “si les touristes ou les utilisateurs enfreignent gravement les règles de coexistence ou le règlement intérieur des copropriétés, la personne qui commercialise le logement doit exiger le départ de ce client dans un délai maximum de 24 heures”.


Réinventer le tourisme

Réinventer le tourisme – Sauver nos vacances sans détruire le monde, par Rémy Knafou, aux Éditions du faubourg.

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