Partager la publication "Homosexualité : avant les JO, ces sportifs qui font leur coming out"
À l’orée d’un été chargé en compétitions internationales, la parole concernant l’homosexualité commencerait-elle à se libérer dans le sport ? À un mois des JO de Tokyo, le 22 juin 2021, le footballer américain Carl Nassib est devenu le premier joueur de la NFL à révéler la sienne. Il rejoint d’autres sportifs en activité qui ont récemment fait leur coming out. Ceux qui ont brisé le tabou à la fin de leur carrière restant plus nombreux.
Le 20 juin, dans le documentaire “Faut qu’on parle”, diffusé sur Canal+, six sportifs de haut niveau parlaient pour la première fois de leur homosexualité face caméra. Trois femmes : l’escrimeuse Astrid Guyart, la judoka Amandine Buchard et la basketteuse Céline Dumerc.
Et trois hommes : le nageur Jérémy Stravius, le patineur Kevin Aymoz et le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux.
Homosexualité encore discriminée
Tous y font part des difficultés rencontrées au fil de leur carrière. Championne d’Europe 2021, la judokate Amandine Buchard qui visera la médaille à Tokyo, lors des prochains Jeux olympiques, avoue même s’être inventé une relation hétérosexuelle.
La vice-championne olympique de basket explique elle que certaines coéquipières avaient peur de “prendre une douche” avec elle.
Jérémy Stravius, champion olympique en 2012, et champion du monde de 100 mètres dos, a lui aussi eu du mal à se confier. Mais a été rassuré par ses camarades du relais olympique victorieux de Londres.
Première dans le monde du rugby français, le pilier droit de Rouen Normandie Rugby, Jérémy Clamy-Edroux, se dévoile également. Et témoigne d’apriori rencontrés dans sa discipline contre les gay.
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Premiers coming out dans le rugby et le foot
Des discriminations peut-être encore plus présentes dans les sports masculins et collectifs, comme le rugby et le foot.
En mai, Ouissem Belgacem, devenait d’ailleurs le premier footballeur français de haut niveau à parler ouvertement de son homosexualité dans l’ouvrage “Adieu ma honte”, tout en dénonçant “l’homophobie du milieu”.
Des coming out qui ont “ému” Amélie Mauresmo, l’une des premières sportives françaises à avoir fait son coming out. À 19 ans, la tenniswoman osait même embrasser sa compagne devant les caméras, pour célébrer sa victoire en demi-finale d’Open d’Australie. “Bravo et Merci. Vous me renvoyez 22 ans en arrière et je me permets de vous dire : je suis fière de vous. Tout ira bien”, a-t-elle posté sur Twitter.
Exemple pour les JO de Tokyo
Tout ira bien, ou presque. Certains sportifs interrogés dans le documentaire de Canal+ confient se préparer à des critiques et réactions négatives. Prêts toutefois à relever cette épreuve. Pour eux et pas seulement. “J’ai le sentiment que je devais le faire, pas forcément pour moi…”, glisse par exemple l’escrimeuse Astrid Guyart.
Leur voix pourrait notamment résonner aux Jeux olympiques de Tokyo. Au Japon, des conservateurs ont encore bloqué en mai dernier une loi visant à rendre les discriminations envers les personnes LGBT “inacceptables”. Et le pays n’a pas encore légalisé le mariage gay.