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“L’accord de la COP26 est déconnecté de l’énergie des jeunes”

TÉMOIGNAGE. Manon Combe, 19 ans, étudiante en ingénierie de l’environnement et membre de l’association COP TROTTER, a assisté à la COP26. Elle revient sur cette expérience.

Le 15/11/2021 par WeDemain
COP26 : L'association COP Trotter a envoyé l'une de ses membres a la COP26.
L'association COP Trotter a envoyé l'une de ses membres a la COP26. (Crédit : COP TROTTER)
L'association COP Trotter a envoyé l'une de ses membres a la COP26. (Crédit : COP TROTTER)

Ils sont nombreux à avoir fait le déplacement. Les jeunes se sont largement mobilisés à la COP26. Ils ont manifesté dans les rues de Glasgow, ont participé aux négociations, à des conférences. Une centaine de jeunes Français ont notamment fait le déplacement.

C’est le cas de Manon Combe, étudiante en deuxième année d’ingénierie à UniLasalle Rennes – EME (École des Métiers de l’Environnement). En tant que membre de COP TROTTER, une association qui mène des actions de sensibilisation au réchauffement climatique, et qui organise des marches pour le climat à Rennes, elle a été choisie par son école pour faire le voyage à la COP26, pendant quatre jours. Pour WE DEMAIN, elle revient sur cette expérience.

Mon expérience de la COP26

“Du 4 au 8 novembre, j’ai eu l’opportunité d’être les yeux et les oreilles de mon école à la COP26, envoyant chaque jour un compte-rendu sur les réseaux sociaux. J’ai pu y découvrir les coulisses de la diplomatie climatique. 

En terme de négociations, ce rendez-vous est décevant malgré les discours pleins d’empathie des chefs d’États. Je reste marquée par le manque d’écoute des pays pollueurs envers les pays en voie de développements. Ces derniers ressortent démunis face aux impacts du changement climatique.

Quelques engagements ont quand même permis de donner de l’ambition à la COP comme les accords sur le méthane et la déforestation mais il reste le problème de leur mise en œuvre lié à l’absence de réelle gouvernance climatique. 

Néanmoins, l’essence de la COP se trouve aussi à l’extérieur des salles de discussion. Les négociations semblent déconnectées de la belle énergie que l’on retrouve en dehors des salles de négociations. Sur place, j’ai aussi rencontré des acteurs de demain, et une société civile dynamique, motivée, des gens prêts au changement, venus du monde entier. J’ai notamment discuté avec un indigène vivant à côté de l’Amazonie, qui m’a confié ses inquiétudes pour l’avenir de son fils, un témoignage très touchant. Malgré nos différents mode de vie, nous étions tous là pour la même cause : la lutte contre le changement climatique.

Cette expérience, donc, n’a pas affaibli ma propre motivation, bien au contraire. En décembre, mon association va organiser une conférence pour les 5 000 élèves de l’école pour faire un bilan de la COP26. En parallèle, un autre projet me tient à coeur : je participe aussi au lancement d’une Alliance des générations pour le climat, qui tend à unir jeunes et retraités sur tout le territoire pour faire avancer la transition écologique.”

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