Partager la publication "Qui est Christophe Béchu, le nouveau ministre de la Transition écologique ?"
C’est le nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Christophe Béchu a été nommé à ce poste ce lundi 4 juillet par Elisabeth Borne. Il remplace Amélie de Montchalin, forcée de se retirer après son échec aux élections législatives. Déjà membre du premier gouvernement Borne, il était jusqu’alors ministre délégué chargé des Collectivités territoriales.
Ancien membre du parti Les Républicains, qu’il a quitté en 2017, il est le secrétaire général du parti de centre-droit Horizons, fondé par Edouard Philippe. C’est également le maire de sa ville natale, Angers (Maine-et-Loire), qu’il a conquis en 2014, mettant fin à 37 ans de mandat socialiste. Âgé de 48 ans, diplômé de Sciences-Po, marié et père de trois enfants, l’homme va donc travailler en collaboration avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. Comme elle, il aura pour mission d’épauler la Première ministre Elisabeth Borne pour mener la planification écologique souhaitée par Emmanuel Macron.
Un ministre de la Transition écologique qui peine à se mettre au vert
Le choix de Christophe Béchu à ce poste peut paraître surprenant car il ne s’est jamais fait remarquer par un quelconque engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique. Il a même pris des positions peu favorables à la biodiversité par le passé. En 2016, alors qu’il était encore membre de l’UMP et élu sénateur, Christophe Béchu a voté contre l’interdiction des néonicotinoïdes, ces insecticides “tueurs d’abeilles”.
On retrouve également dans ses déclarations un avis mitigé sur l’énergie éolienne. En 2019, il avait avoué “ne pas être un grand fan” de l’éolien. En matière de politique énergétique, sa préférence va au nucléaire. A Angers, les Jeunes Insoumis ont surnommé le maire “la bétonnière du 49”. Claire Schweitzer, conseillère municipale de la ville d’Angers et LFI, dénonce elle aussi le manque d’engagement écologique de Christophe Béchu. Sur Twitter, elle écrit : “Bétonisation de zones humides à outrance, abattage massif d’arbres, construction de parkings en centre ville. Sa passion c’est le béton.” Et de citer plusieurs exemple, vidéos du conseil municipale à l’appui :
Un ministre ultraconservateur
Outre ses engagements écologiques inexistants, le nom de Christophe Béchu a fait couler beaucoup d’encre ce lundi 4 juillet pour ses prises de position bien peu progressistes. Il s’est par exemple opposé au mariage pour tous. En 2013, il dénonçait le projet de loi de Christine Taubira : “Quel principe plus important que celui qui consiste à se préoccuper des plus fragiles ? Et c’est bien entendu autour de la notion de l’enfant que je considère qu’il y a une ruse avec nos principes.”
Il avait également signé au sujet du mariage pour tous une tribune avec Bruno Retailleau (LR) dans le magazine d’extrême droite Valeurs actuelles. Christophe Béchu s’opposait également à l’ouverture à la Procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes – qui a été autorisée en 2021 – et à la GPA (Gestation pour autrui).
En outre, en 2016, le maire d’Angers avait fait retirer dans sa ville une campagne d’affichage pour sensibiliser les habitants à la transmission du VIH. Cette campagne mettait notamment en scène des couples de même sexe. Christophe Béchu avait alors estimé qu’il s’agissait d’une “forme de trouble sur l’espace public”.