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Written by 17 h 55 min Découvrir, Tech-Sciences

Smartphone : reconditionné, réparé… une durée de vie qui s’allonge

À l’occasion de l’inauguration du magasin “flagship” de l’enseigne Save à Paris, Charles Bocquillon, son directeur général, revient sur l’évolution du marché du smartphone.

Le 01/10/2022 par Florence Santrot
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Un réparateur Save remet en état un smartphone. Crédit : Florence Santrot.
Un réparateur Save remet en état un smartphone. Crédit : Florence Santrot.

185 boutiques-ateliers un peu partout en France, 500 000 smartphones réparés par an… l’enseigne Save grandit à mesure que le marché du mobile évolue vers un allongement de la durée de vie des téléphones. Le 27 septembre dernier, la marque a ouvert son magasin “flagship” à Paris, avenue de Wagram, non loin de l’Arc de Triomphe. À cette occasion, nous avons pu faire le point sur les évolutions du secteur avec Charles Bocquillon, directeur général de Save.

Premier constat : les ventes de smartphones s’inscrivent en retrait depuis quelques années. Entre 2019 et 2022, les ventes de smartphones ont chuté de 14 % en Europe. Des innovations moins marquantes qui n’incitent pas au renouvellement immédiat, des produits plus résistants, une volonté de faire des économies et de moins polluer de la part du grand public… les raisons sont multiples. “Les constructeurs ont fait de vrais efforts sur la fiabilité des produits. On a vu une vraie différence entre l’iPhone 11 et l’iPhone 12 chez Apple, par exemple, explique Charles Bocquillon. En cinq ans, nous avons enregistré une réduction par quatre des pannes.”

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Charles Bocquillon, DG de Save, dans l’atelier de réparation du flagship de l’avenue Wagram à Paris. Crédit : Save.

La durée moyenne d’utilisation d’un smartphone a bondi de 18 à 30 mois

“Alors que le rythme de renouvellement d’un smartphone était de 18 mois en 2017, il est désormais de 30 mois en 2022. C’est une excellente nouvelle car 80 à 90 % de la pollution de ces appareils se produit lors de leur fabrication”, souligne Charles Bocquillon. Des téléphones plus robustes mais aussi des propriétaires qui ont appris à protéger leur appareil. Coque et/ou protection de l’écran sont désormais très fréquentes, environ 2/3 des appareils en sont dotés. Et le réflexe de faire réparer son smartphone avant de songer à la remplacer devient aussi plus répandu.

Les ateliers de réparation se multiplient, à l’instar de Save. Cela concerne à 80 % les écrans suite à un choc et à 20 % la batterie, qui donne des signes de fatigue. “Le remplacement de batteries est en hausse car les gens conservent leur smartphone de plus en plus longtemps et ce composant doit souvent être échangé après 18-24 mois”, note le directeur général de Save.

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Un réparateur en train de refermer un smartphone après intervention. Crédit : Save.

En matière de réparation et de reconditionnement, Apple reste – de très loin – la marque la plus populaire. Cela représente 80 % des smartphones qui défilent dans les boutiques-ateliers de Save. La raison ? Leur prix élevé à l’achat justifie davantage une réparation qu’un renouvellement par un neuf et la fiabilité des appareils sur le long terme. Le fait aussi que ces appareils se revendent bien d’occasion et que des mises à jour soient toujours disponibles plusieurs années après leur commercialisation jouent dans cette popularité.

Le prix reste la première motivation, devant l’empreinte écologique

Même si les préoccupations écologiques sont croissantes, les économies liées à une durée de vie rallongée d’un smartphone pèsent avant tout dans le choix de passer par Save ou une autre enseigne comme son concurrent WeFix pour le réparer. La question du reconditionnement se pose aussi de plus en plus souvent. En 2021, 34 % des Français ont acheté un mobile d’occasion (+8 points par rapport à 2020), selon une étude de Recommerce.

Mais un produit reconditionné n’est pas exempt de défaut. C’est ainsi que Save sert de prestataire pour la plateforme Back Market. Elle voit arriver au sous-sol de son nouveau magasin parisien les smartphones en panne mais encore sous garantie de prestataires passant par Back Market mais qui ne veulent pas gérer le service après-vente directement. Soit pour des raisons de capacité, soit parce qu’ils sont basés à l’étranger et que cela ne serait pas rentable ni assez rapide. “Ce n’est pas très rentable mais c’est une stratégie sur le long terme : on espère que les personnes qui seront passées par nous pour une réparation reviendront la fois suivante car ils auront été satisfaits”, détaille Charles Bocquillon.

Prochaine étape : ouvrir la réparation à d’autres appareils. Comme les consoles portables (la Switch de Nintendo notamment) et les ordinateurs (Mac en priorité) dont le marché de l’occasion est lui aussi en forte croissance.

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