Partager la publication "Simon SAS : “Il faut désacraliser la RSE, car cela peut être simple et pas cher”"
En 2015, Christophe Bertrand quitte un poste de cadre dirigeant dans un grand groupe international. Un emploi non dénué d’intérêt mais où la dimension RSE (responsabilité sociétale des entreprises) était loin d’être la priorité pour les actionnaires et ses supérieurs. Il avait besoin de plus. Il s’est donc laissé deux ans pour trouver une entreprise à reprendre et la transformer. “De 2015 à 2017, j’ai visité 60 entreprises, monté 15 dossiers, et le 15e a été le bon. C’était Simon SAS“, raconte Christophe Bertrand.
Simon SAS, basée à Avallon dans l’Yonne, est une entreprise fondée il y a 60 ans, qui compte 15 employés et réalise près de 2 millions de chiffre d’affaires. Elle est spécialisée dans la fabrication d’étuis souples en PVC et polypropylène comme les pochettes de carte bancaire, les porte-chéquier, les portes carte vitale, etc. De prime abord, des produits qui semblent assez éloignés de ses ambitions RSE. Mais une activité qu’il a eu à coeur de faire évoluer en profondeur pour, justement, les adapter aux défis d’aujourd’hui.
Une démarche RSE qui se crée brique après brique chez Simon SAS
“En quatre ans, nous avons complètement transformé le processus de production pour réduire fortement notre empreinte carbone. Nous avons aussi formé tous les opérateurs de production, y compris ceux dans l’entreprise depuis 30 ans et avons même fait venir la médecine du travail pour améliorer les gestes et les postes de travail “, explique Christophe Bertrand.
Choix de prestataires impliqués eux aussi dans la RSE, tri des chutes de PVC par couleur pour les recycler sans avoir à les teinter à nouveau, récupération des étuis utilisés pour les transformer et en créer de nouveaux… autant de briques qui, ajoutées les unes aux autres, permettent à Simon SAS de peu à peu réduire son empreinte carbone. “C’est intégré dans notre quotidien. Il n’y a pas de greenwashing mais de petits gestes volontaires et sincères qui, mis bout à bout, font la différence”, ajoute le président de Simon SAS.
Avancer par étapes, à tous les niveaux
L’éco-conception a été la toute première brique mise en place par la PME. “Nous sommes repartis de zéro sur l’ensemble de nos gammes pour passer de produits multi-matériaux en produits mono-matériaux (couture, tissu, métal, velcro supprimés et remplacés par pièces vinyl, etc.)”, souligne Christophe Bertrand. En parallèle, les questions RH n’ont pas été oubliées. Des actions QVT (Qualité de vie au travail) ont été menées, un plan de formation pour tous a été mis en place, un audit de la médecine du travail a été réalisé, etc.
“Nous avons aussi initié une démarche d’achats responsables et créé une grille d’évaluation de nos fournisseurs sur leur engagement RSE afin de créer un écosystème vertueux à notre échelle. Cela passe aussi par la participation au PCET (Plan Climat-Énergie Territorial) de notre Communauté de communes depuis 2018″, ajoute-t-il. En outre, Simon SAS s’emploie à participer à la régénération de la biodiversité en adoptant une nouvelle ruche chaque année et nous avons installé cinq bornes électriques pour tous véhicules et tout public en marge de notre entreprise. Pour mesurer les progrès, un bilan carbone (Scopes 1, 2 et 3) est réalisé chaque année depuis 2021.
Bpifrance, un partenaire sur le long terme
Diagnostic EcoFlux, programme accélérateur, accompagnement des opérateurs de compétence (OpCo) dans la démarche RSE… Bpifrance accompagne Simon SAS de bien des manières.
“Bpifrance était déjà mon partenaire quand je cherchais des entreprises à reprendre entre 2015 et 2017. Ils sont très proches de nous et de nos besoins. En retour, Simon SAS fait partie depuis 2021 des ‘Eclaireurs de la Communauté du Coq Vert‘ de Bpifrance, c’est-à-dire des entreprises prises en exemples pour leurs initiatives en faveur de la transition écologique. Nous sommes la preuve qu’avec du bon sens et des initiatives simples et pas chères, on peut y arriver”, précise Christophe Bertrand.
“C’est important aussi de le faire savoir car, nous plasturgistes, nous sommes trop souvent accusés d’être des pollueurs. C’est pour cela que je milite auprès de Polyvia, le syndicat de la plasturgie, pour qu’ils incitent leurs membres à candidater auprès de la Communauté du Coq Vert afin que ce ne soient pas des labels internes mais Bpifrance et l’Ademe qui mettent en valeur les initiatives écologiques de la profession. Cela aura d’autant plus de crédit”, conclue-t-il.
Cet article a été réalisé grâce au soutien de Bpifrance – La Communauté du Coq Vert