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En Suède, l’État est poursuivi en justice pour inaction climatique

La justice suédoise va instruire un procès contre l’Etat pour inaction climatique. Une première pour un pays nordique.

Le 22/03/2023 par Florence Santrot
greta thunberg
L'activiste Greta Thunberg est une des premières signataires de la plainte. Crédit : Liv Oeian / Shutterstock.
L'activiste Greta Thunberg est une des premières signataires de la plainte. Crédit : Liv Oeian / Shutterstock.

La décision est tombée mardi 21 mars 2023 : la plainte est recevable. L’État suédois, qui s’est doté d’une ministre du Climat de 26 ans en octobre dernier, devra donc répondre devant la justice d’une accusation d’inaction climatique portée par l’association environnementale Aurora. À l’origine de la plainte, on retrouve notamment la militante écologiste Greta Thunberg. Ainsi que près de 700 autres jeunes Suédois engagés pour la défense de la planète.

Ils exigent du gouvernement de “faire sa part dans la lutte mondiale” afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels. C’est la première fois qu’une telle accusation est instruite dans un pays nordique. Concrètement, la plainte donnera lieu soit à des audiences publiques, soit à une procédure sous forme écrite, a précisé le tribunal de Nacka, situé dans la banlieue de Stockholm, la capitale.

En Europe, la justice s’implique de plus en plus dans les questions environnementales

Parmi les demandes de l’association pour limiter le réchauffement climatique, elle revendique aussi que l’État suédois examine ses “possibilités maximales de réduction d’émissions selon les capacités technologiques et économiques” du pays. La justice a donné 3 mois au gouvernement pour apporter des réponses claires et détaillées. Pour Greta Thunberg, l’attitude trop attentiste de l’État représente une “trahison sans précédent” face au dérèglement climatique.

À lire aussi : « En matière de justice climatique, en Afrique comme ailleurs, il reste beaucoup à faire mais il y a de l’espoir »

Les plaintes contre les États européens en matière de justice climatique se multiplient depuis quelques années. Et la France n’est pas en reste : l’Affaire du siècle a obtenu en octobre 2021 une victoire contre l’État. La justice avait donné jusqu’au 31 décembre 2022 pour compenser ses excès d’émissions de CO2. Un ultimatum qui n’a pas été respecté. Et pourrait déboucher sur une une astreinte financière pour obliger l’État à agir.

Aux Pays-Bas aussi, le gouvernement a été contraint en 2015 par une association écologiste de s’engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). L’objectif fixé était d’abaisser les GES d’au moins 25 % d’ici 2020 par rapport à 1990. La décision de justice avait été prise par la Cour suprême néerlandaise suite à une plainte de l’ONG Urgenda.

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