Partager la publication "Au Liban, des fours solaires d’un nouveau genre pour circonscrire le prix du pain"
Plutôt qu’une cuisson à la poêle, coûteuse en énergie, pourquoi ne pas opter pour un four solaire, au fonctionnement gratuit par définition ? Face à la profonde crise économique qui secoue le Liban depuis 4 ans, une boulangerie a eu l’idée d’utiliser une énergie gratuite et renouvelable, le soleil, pour chauffer des fours à convection à moindre frais.
Les prix de l’alimentaire ont notamment connu des hausses spectaculaires. Entre janvier 2021 et juillet 2022, le taux d’inflation a bondi de 332 %. Et, depuis le début de la crise en 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur face au dollar US. Au point que de nombreuses personnes ont même du mal à acheter des aliments de base comme le pain, dont le prix a été multiplié par 7 en l’espace d’un mois dans certaines régions du pays.
Un four de boulangerie professionnel alimenté par la chaleur du soleil au Liban
Afin de réduire les coûts de production, et donc le prix du pain, un Libanais a inventé à Remhala, à 27 km au sud de la capitale Beyrouth, un four de boulangerie alimenté par la chaleur du soleil. On est loin ici du four solaire rustique que tout un chacun peut fabriquer chez lui. Toufic Hamdan a imaginé un véritable dispositif professionnel très astucieux.
Cofondateur de la start-up Partners with Sun, il a installé sur le toit d’une boulangerie de Remhala de grands miroirs argentés. Incurvés, ils peuvent suivre les mouvements du soleil pour profiter pleinement du rayonnement solaire tout au long de la journée. La chaleur ainsi engrangée est ensuite transportée par un fluide caloporteur via des tuyaux jusqu’aux fours à conviction situés dans la boulangerie.
Résultat : la température de cuisson peut ainsi atteindre environ 300 degrés Celsius, rapporte Euronews. Et les boulangers peuvent ainsi économiser “80 % de leur consommation mensuelle de diesel”, souligne Hitaf Ghazal, également cofondateur de Partners With Sun. Selon Toufic Hamdam, en systématisant cette solution sur les toits des boulangeries, chaque échoppe pourrait “économiser 10 tonnes de diesel par mois”. Loin d’être négligeable. Et nettement plus écologique.
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