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Chaleurs marines : on sait quel est l’impact sur les grands prédateurs

Requins, baleines, thons… quel impact a le réchauffement climatiques et les chaleurs marines qui en découlent sur leur quotidien ? Une étude a la réponse.

Le 08/09/2023 par Florence Santrot
Thons
Les thons font partie des 14 espèces étudiées par l'étude sur l'impact des chaleurs marines sur les grands prédateurs. Crédit : Guido Montaldo / Shutterstock.
Les thons font partie des 14 espèces étudiées par l'étude sur l'impact des chaleurs marines sur les grands prédateurs. Crédit : Guido Montaldo / Shutterstock.

Comment réagissent requins, baleines, phoques, thons, tortues et même oiseaux de mer face aux fortes chaleurs marines qui touchent de plus en plus souvent les océans de la planète ? Des chercheurs de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) aux États-Unis ont étudié récemment l’impact des quatre dernières grandes vagues de chaleur marines dans le Pacifique Nord-Est (2014, 2015, 2019 et 2020) sur ces grands prédateurs.

Au total, quatorze espèces ont été étudiées afin de comprendre comment elles réagissaient face aux vagues de chaleur. Les conclusions de cette analyse ont été publiés dans Nature Communications. Le but était de suivre leur répartition avant ces vagues de chaleurs puis après, à court terme. Une manière d’en apprendre davantage de leur comportement face au réchauffement climatique. Cela pourrait permettre aussi d’anticiper leurs réactions et de pouvoir réagir très vite pour essayer de les protéger.

Les gagnants et les perdants des chaleurs marines

Il en ressort que, selon les espèces, l’impact est très différent. L’étude révèle que “les réactions étaient très variables selon les espèces et les vagues de chaleur. Allant de la perte quasi totale de l’habitat à une multiplication par deux.” Pour cela, ils ont récupéré les données d’animaux marins déjà pucés. Ils ont ensuite comparé leurs comportements avec les quatre vagues de chaleur identifiées. Et ont cherché à identifier des changements de comportement.

L’étude a ainsi permis de constater que le thon rouge et le requin bleu ont été très touchés. Il ont dû faire face à une perte quasi totale de leur habitat lors d’une vague de chaleur en 2015. À l’opposé du spectre, les lions de mer et les éléphants de mer ont vu d’énormes gains d’habitat lors de la vague de chaleur de 2019. Les scientifiques ont également découvert que de nombreuses espèces se déplaçaient vers des zones plus fraîches lors de ces canicules marines. Ainsi, en 2014, nombre de thons rouges, de germons et d’albacore ont quitté les eaux inhabituellement chaudes au large des côtes du Mexique. Ils sont partis rejoindre des eaux plus froides au large de la Californie.

lions de mer
Les lions de mer, comme ici en Californie, semblent plutôt tirer leur épingle du jeu face aux chaleurs marines. Crédit : Daniel Avram / Shutterstock.

Au-delà de cette étude, les chercheurs ont développé un outil opérationnel de gestion dynamique des océans. Celui-ci est capable de prédire la répartition des prédateurs et les réponses aux conditions extrêmes en temps quasi réel. Un outil qui pourrait être bien utile dans les décennies à venir… et la multiplication des vagues de chaleur annoncée.

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