Partager la publication "Bienvenue dans la dernière usine d’aiguilles à coudre française"
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Tiens, voici une comptable, me disais-je sur les quais de la gare de L’Aigle dans l’Orne, accompagnée par son secrétaire !” Cette fois-ci, ma perspicacité légendaire m’a abandonné.
Elle, c’est Audrey Regnier, la PDG, lui, c’est Fabien Regnier, le directeur financier de la manufacture Bohin. Ils ont à peine dépassé la trentaine, font travailler 36 personnes, mais n’ont pas l’allure de start-uppers. Ils projettent une entreprise âgée de 186 ans dans l’avenir. Pourtant la production semble désuète, si éloignée des chimères numériques et de leurs rêves de fortune rapide : la fabrication d’aiguilles à coudre.
L’aventure commence en 2017. “J’avais 28 ans, j’étais enceinte de sept mois quand on a décidé de s’investir dans le rachat de l’entreprise. On a foncé. Bohin représentait tout ce que je cherchais : une fabrication française de haute qualité.”
À l’époque, Audrey Regnier est la responsable du musée de l’entreprise Bohin. Avec son mari Fabien, ils achètent une nouvelle maison, Audrey donne naissance à des jumeaux, Fabien abandonne son travail confortable de chef d’agence bancaire. Il se consacre au montage financier du plan de reprise de la manufacture Bohin en accord avec le précédent propriétaire, Didier Vrac, qui prend sa retraite. Audrey en prend les rênes début janvier 2018.
Les bassins de production d’aiguilles à coudre sont concentrés entre l’Inde, le Japon et la Chine. La manufacture Bohin est la seule en Europe. Ses produits, haut de gamme, sont vendus 20 % plus cher que la concurrence. Aujourd’hui, cependant, très peu de gens cousent leurs vêtements à la maison. Quel peut bien être le marché pour un produit aussi banal, aussi générique, aussi bon marché qu’une aiguille à coudre ?
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