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En Chine, ce projet immobilier veut réconcilier la ville avec la forêt

Le 10/10/2019 par Pauline Vallée
Grà¢ce à  la végétation, la Liuzhou forest city'' devrait se fondre entièrement dans le paysage. (Crédit : Stefano Boeri Architetti)''
Grà¢ce à  la végétation, la Liuzhou forest city'' devrait se fondre entièrement dans le paysage. (Crédit : Stefano Boeri Architetti)''

Grisaille, pollution, nuisances sonores… L’environnement urbain, bétonné, minéral, peut affecter durablement notre santé et notre qualité de vie. Les initiatives se multiplient depuis quelques années pour réintroduire la nature en ville, que ce soit pour développer la biodiversité (toitures végétalisés, verdissement des trottoirs, jardins partagés) ou l’agriculture urbaine.

La ville de Liuzhou, située dans la province de Guangxi, au Nord de la Chine, a décidé de passer au niveau supérieur. La firme d’architecture italienne Stefano Boeri prévoit de bâtir une “cité-forêt” sur une surface de 175 hectares au nord de la ville, dans le district de Liudong, le long du fleuve Liujiang.

Petite particularité : les édifices seront recouverts et entourés par 40 000 arbres et un million de plantes de plus d’une centaine d’espèces différentes.

Le projet de cité-forêt , présenté par l’architecte italien lors de la COP21 de Paris en 2015 et approuvé par la municipalité en 2017, devrait officiellement entamer sa construction dès l’année prochaine. Le prix des futures habitations n’a pas encore été précisé, mais on peut supposer que cette “ville dans la ville” végétalisée – qui demande beaucoup d’entretien par des jardiniers spécialisés – sera destinée aux foyers aisés. 

Une barrière naturelle contre la pollution

La végétation permettra à la ville de se fondre dans le paysage, tout en relâchant, selon les calculs du cabinet d’architecture, 900 tonnes d’oxygène dans l’atmosphère et d’absorber 10 000 tonnes de CO2 et 57 tonnes de polluants par an. La réduction de la pollution de l’air est un défi majeur en Chine, où elle est responsable du décès prématuré de plus d’un million de personnes  chaque année.

Les villes produisent près de 70 % des émissions de CO2 et sont donc en partie responsables du réchauffement de la planète, de la fonte des glaces et la hausse du niveau des mers (…)”, expliquait l’architecte Stefano Boeri en octobre 2018 sur le site de l’entreprise italienne Lifegate.
 

Amener la forêt en ville, ou créer des villes-forêts, permet de combattre le problème sur le terrain.
Outre son action sur la qualité de l’air, cette barrière naturelle aidera aussi à lutter contre le bruit, la surchauffe, et à protéger la biodiversité en abritant et nourrissant des oiseaux, insectes et autres petits animaux.

La nouvelle vague des édifices végétalisés

La ville-forêt a été conçue pour être autosuffisante sur le plan énergétique grâce à système géothermique et des panneaux solaires installés sur les toits. Elle sera reliée au centre-ville de Liuzhou par une ligne de train express électrique. 

Les 70 édifices comprendront des logements, des hôtels, des bureaux, un hôpital et deux écoles, et pourront accueillir jusqu’à 30 000 habitants. 

Le studio Boeri n’en est pas à son coup d’essai en matière d’architecture végétale. Les deux tours du “Bosco Verticale”, achevées à l’automne 2014 à Milan, accueillent sur leurs façades l’équivalent d’un hectare de forêt. 

Sur le même modèle, en Chine, les “Nanjing Green Towers” imaginées par l’architecte devraient intégrer plusieurs centaines d’arbres et 2 500 plantes et arbustes. Ces tours végétalisées, les premières en Asie, sont toujours en cours de construction dans la ville de Nankin.

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