Partager la publication "Mode d’emploi : comment bâtir une mini-forêt"
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Ce matin de juin à Utrecht, la journée s’annonce pluvieuse. Il en est au moins un pour s’en réjouir. Au numéro 245 de la Cremerstraat, dans le centre de la quatrième ville des Pays-Bas, Daan Bleichrodt, 38 ans, regarde, ravi, le ciel obstrué de nuages. Car sa progéniture a soif : “Le temps a été très sec dernièrement. Il était temps que vienne la pluie.” Devant lui, sortie de terre il y a tout juste deux ans, il y a une forêt.
Sur cette parcelle prêtée par la société des chemins de fer et que longent à intervalles réguliers les trains pour Rotterdam, rien de très spectaculaire. Point de chêne centenaire ni de longues perspectives boisées. La canopée plafonne à 3 mètres, et l’on fait le tour du propriétaire en quelque 2 minutes sans se hâter. C’est pourtant bien assez, plaide l’ONG néerlandaise IVN. C’est en tout cas suffisant pour concrétiser son ambition : reconnecter la ville à la nature, et les humains aux arbres.
Né en 2015 aux Pays-Bas, le projet, qu’a initié et que pilote Daan Bleichrodt, reprend pour la première fois en Europe un concept créé par l’Indien Shubhendu Sharma, éco-ingénieur et activiste de la reforestation. Lui-même s’inspire des travaux du botaniste japonais Akira Miyawaki, 91 ans, spécialiste mondialement respecté de l’écologie rétrospective, pionnier de la restauration des forêts en Asie. Le cahier des charges, résultat de décennies de recherche, est carré.
Une miniforêt, c’est une surface de 200 m2, très densément et diversement peuplée : minimum 600 arbres (trois par m2) et 22 essences différentes qui, toutes, doivent être “locales”. De cette densité et de cette variété dépendront la croissance, l’équilibre et la résilience de la forêt. “À titre de comparaison, soupire Daan, 50 % des arbres d’Amsterdam sont d’une seule et même essence, l’orme, rendant le paysage végétal de la ville beaucoup plus vulnérable en cas de maladie.” …
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