Partager la publication "À la rentrée, emménagez dans le premier village de tiny houses français"
Après une expérience en Australie, elle décide de se lancer et de dessiner les plans de sa tiny house, qu’elle baptise Susy (contraction de “sustainable system”). “Mon père est propriétaire d’un terrain à Saint-Brieuc. Il a accepté que j’y installe ma maison. Mais quand on l’a imaginé toute petite sur ce grand terrain de 3 500 m2, on s’est dit ‘autant en construire plusieurs !’”, raconte-t-elle.
Un laboratoire de l’habitat alternatif
“Aujourd’hui, j’ai vraiment envie de m’en servir comme d’un laboratoire d’expérimentations de plein de choses autour de la transition, aussi bien environnementales que sociales. Expérimenter le vivre ensemble demain. Donc, on a décidé d’ouvrir le village à tous les profils, pour que chacun puisse apporter quelque chose”, explique la jeune femme.
Après avoir bataillé avec la mairie pour obtenir le permis d’aménager, elle inaugurera finalement son village en septembre. Il comptera alors 5 maisonnettes. Trois autres viendront s’y ajouter d’ici la fin de l’année, dont une sera dédiée au tourisme. À terme, Aurélie Moy compte accueillir 21 tiny houses pour compléter son village alternatif.
Au cours de l’année, la jeune ingénieure compte investir dans des panneaux solaires et un système de récupération d’eau de pluie, expérimenter la phytoépuration, installer un verger, un potager, des ruches, un poulailler, du compost…
“C’est un projet très épanouissant ! C’est comme une cour de récré infinie. Les tiny sont le point de départ, mais on peut expérimenter plein d’autres choses !”, se réjouit-elle.
Son objectif : que le village devienne un vrai petit écosystème. Avec, par exemple, l’organisation d’ateliers pour sensibiliser les jeunes à la biodiversité ou pour apprendre aux visiteurs à faire leur compost.
Les tiny houses, un mode d’habitat qui attire
Les détenteurs de tiny house souhaitant s’y installer pourront également le faire, moyennant un loyer de 300 euros par mois, “négociable selon l’implication souhaitée dans le projet”, détaille la jeune entrepreneuse. Des tarifs qui restent relativement accessibles grâce à des locations prévues pendant l’été, qui permettront de réaliser des bénéfices.
Trois premiers locataires ont déjà signé pour l’année scolaire qui arrive, deux étudiantes et un alternant, et de nombreuses visites sont prévues dans les semaines à venir. Un projet qui semble attirer de nombreuses personnes :
“Une femme de La Réunion nous a contacté en nous disant qu’elle était prête à déménager pour venir s’installer à Saint-Brieuc. Il y en a aussi de Montpellier, du sud de la Bretagne… Les gens sont prêts à quitter leur job pour s’installer dans un village de tiny houses”, s’enthousiasme Aurélie Moy.
Pour les dubitatifs, une tiny house sera disponible à la nuitée à partir du mois de novembre, de manière à pouvoir tester ce mode de vie minimaliste, pas forcément adapté à tous. “Le but du village est vraiment de participer au déploiement du concept des tiny houses en France”, explique-t-elle.
L’ingénieure est déjà en contact avec tout un réseau de personnes portant des projets similaires dans l’Hexagone. “L’idée c’est de partager notre expérience et de voir plein de petits villages de ce type émerger un peu partout”.
“Je suis très attachée au sud de la France, mon rêve serait d’y faire un autre petit village comme celui-là. Peut-être quand le Ty Village sera au complet…”. Projet à suivre.