Les lectures d’été de We Demain

  

Détecter la présence d’un peuplier sans même le voir, s’abandonner… C’est pour des raisons comme celles-ci que Jennifer Murzeau, journaliste (collaboratrice de We Demain) et écrivaine, est partie s’immerger dans la nature en Charente et dans les Pyrénées. Sans eau ni nourriture, mais avec hamac, couteau et guide de survie en chair et en os. Cette trentenaire, écolo convaincue, livre avec humour ses galères, son émerveillement, et ses réflexions, toujours étayées, sur ce monde sauvage si vital à l’humanité.

La Vie dans les bois, par Jennifer Murzeau, éd. Allary éditions, 240 pages, 18,90 euros. 

Pour aller plus loin, découvrez notre interview vidéo de l’auteure ICI

Un bol d’air dans le vert Vexin en partant de Paris. Parcourir le Jura du nord au sud. Emprunter la ligne ferrée de Garazi dans le Pays basque qui court le long de la Nive, entre montagne, vautours et verts pâturages… Ce “guide manifeste” recèle 30 échappées insolites via les rails dans la première destination touristique du monde, la France. Que vous soyez à pied ou à vélo, il est possible d’embarquer à bord d’un train Corail ou d’un transilien… en rejoignant l’une des 3000 gares que compte l’Hexagone.

Car, comme le rappelle l’auteure, la journaliste Juliette Labaronne, le maillage de notre réseau ferré est si dense qu’il permet de quitter la ville sans voiture, et donc sans bouchon. En empruntant ces “petites” lignes, on traverse des territoires à une vitesse prompte à les admirer. Pour préparer son échappée, on trouvera en annexe “Les 5 commandements du parfait slow trainer”. Le bénéfice qu’on en retire, eu égard aux économies d’argent et de stress, vaut vraiment le coup. Et l’impact sur l’environnement est assurément faible en comparaison à celui résultant de l’utilisation de la voiture ou, pire, de l’avion ! Comme le dit Lao tseu : “Le but n’est pas seulement le but mais le chemin qui y conduit.”

Slow train, 30 échappées ferroviaires pour citadins en mal de nature, par Juliette Labaronne, éd. Arthaud, 160 pages, 21 euros. 

Pour aller plus loin, découvrez notre article sur le sujet : Slow voyage : zappez l’avion pour ces lignes de train bucoliques

Saviez-vous que l’animal préféré des Français, le chat, constitue l’une des espèces invasives les plus dangereuses pour la biodiversité ? (Nous vous en parlions dans cet article). Que la poule peut ingurgiter, par an, près de 150 kg de déchets organiques, tels les épluchures de fruits et de légumes ou la carapace des crevettes ? Qu’en laissant fermenter des déchets agricoles comme le fumier, le lisier, la fiente ou les résidus végétaux dans des unités privées d’oxygène – des méthaniseurs –, on obtient du biogaz convertible en chaleur, électricité ou carburant ?

Ce corpus signé de la journaliste Jennifer Gallé, riche de 200 petites histoires et infos est, selon le philosophe et professeur à l’université des géosciences et de l’environnement de Lausanne, Dominique Bourg, auteur de la préface, “une boussole pour temps troubles”. Pourquoi ? Parce que l’ensemble des connaissances livrées ici, et touchant le climat, le vivant, notre économie… Sont autant de solutions aux catastrophes annoncées.

Miscellanées de ma planète, par Jennifer Gallé, éd. Buchet Chastel, 144 pages, 15 euros.

Comment expliquer que, parmi des jumeaux monozygotes (du même œuf, donc ayant les mêmes gènes), l’un puisse être de corpulence normale et l’autre obèse ? Que l’un soit un orateur brillant quand l’autre, incapable de prendre la parole en public ?… Ces différences physiques, comportementales, émotionnelles révèlent en fait une différence d’environnement, celui dans lequel ils ont grandi et celui dans lequel ils baignent. Une influence qui ne s’arrête pas là car, selon nombre d’études scientifiques, les facteurs environnementaux ne sont pas seulement capables d’avoir une influence sur notre propre organisme, mais peuvent vraisemblablement agir sur celui de nos descendants.

Ainsi donc, notre code génétique seul n’explique pas tous nos traits physiques et de caractère. Entre aussi en jeu l’épigénétique. Alors que la génétique correspond à l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à une “couche” d’informations complémentaires qui définit comment ces gènes s’expriment… ou pas. En d’autres termes, l’épigénétique c’est l’étude des changements dans l’activité des gènes, n’impliquant pas de modification de la séquence d’ADN.
 
Ce terme, qui a eu plusieurs significations au fil de l’histoire, a pris tout son sens et révèle sa portée depuis 2003, année de l’achèvement complet du séquençage du génome humain et du constat que son nombre de gènes se chiffrait à 20 400 et non à 100 000 comme estimé.
 
Les auteurs, la professeure en neuroépigénétique Isabelle M. Mansuy, le psychothérapeute Jean-Michel Gurret, et la journaliste Alix Lefief-Delcourt, après avoir retracé l’histoire qui mène de la génétique à l’épigénétique expliquent que ces termes, loin de s’opposer, sont en interdépendance permanente et vitale, et que nous avons tous un bagage génétique comme épigénétique en héritage. Puis ils développent les mécanismes de cette transmission épigénétique. Enfin, en s’appuyant sur des études récentes, ils affirment que notre capital épigénétique peut être modifié. Négativement : en raison du stress, des perturbateurs endocriniens, de déséquilibres alimentaires ou encore du tabagisme. Mais aussi positivement : en adoptant une alimentation équilibrée – certains nutriments jouent un rôle clé dans la bonne expression de nos gènes –, en réduisant nos apports caloriques, en ayant une activité physique, en méditant, en écoutant de la musique classique, en exprimant ses émotions… Cet ouvrage didactique nous montre que notre capital santé, et celui de nos descendants, sont entre nos mains.

Reprenez le contrôle de vos gènes, par Isabelle M. Mansuy, Jean- Michel Gurret et Alix Lefief-Delcourt, éd. Larousse, 224 pages, 19,95 euros.