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Ces plages françaises en guerre contre les déchets

Le 18/07/2019 par Romane Brisard
Les moustiques du genre Aedes sont les principaux vecteurs des virus Zika et de la dengue. (Crédit : Wikilmedia/Pixabay)
Les moustiques du genre Aedes sont les principaux vecteurs des virus Zika et de la dengue. (Crédit : Wikilmedia/Pixabay)

“En 2050, il y aura plus de plastique que de poisson dans les océans”. Si cette conclusion d’une étude du Forum économique mondial et de la Fondation Ellen MacArthur mérite d’être nuancée, la pollution grandissante des mers est une réalité non contestée. Au point que certaines plages françaises, trop contaminées – comme celles de Marseille ou de Caen notamment – ont même fermé cet été.

Alors, comment stopper cette pollution ? Des opérations citoyennes de ramassage de déchets, comme cette compétition organisée fin mai à Marseille, voient le jour en France. Un label Pavillon Bleu existe aussi depuis 1985 pour récompenser les communes menant une politique de développement touristique durable.

Et certaines villes adoptent même des stratégies assez originales…

“Sans poubelle, la plage est plus belle”

Dans la petite commune de Le Porge, en Gironde, il existait bien des poubelles le long du littoral. Mais, depuis 2014, les vide-ordures ont disparu du paysage.

Cette décision radicale a été prise par le maire de la commune Martial Zaninetti, lasse de voir la plage du Gressier polluée malgré la présence de poubelles. Il a préféré responsabiliser les vacanciers en les laissant seuls face à leurs déchets…

Une stratégie qui a payé : alors que 27 tonnes de déchets étaient récoltées chaque année par la mairie, “seulement” 700 kg le furent en 2017, selon France Bleu.

En France – et notamment en Nouvelle-Aquitaine – d’autres plages ont depuis adopté cette solution “zéro poubelle”. Cet été, la ville d’Hossegor en comptera deux de plus : la plage de la Gravière et celle – naturiste – des “Culs-Nus”.

Des “poissons gloutons”

Si vous vous baladez le long du littoral héraultais cet été, vous croiserez sûrement l’un des quatre “Poissons gloutons” campant sur les plages de La Grande Motte, de Frontignan, d’Agde ou de Vendres.

Ces poubelles en forme de poisson géant ont été conçues pour interpeller les vacanciers. Leur armature transparente laisse apparaître les déchets collectés, renvoyant à la situation de la mer Méditerranée – l’une des plus polluées au monde – dans laquelle “aujourd’hui, presque toutes les espèces marines sont en contact avec les plastiques”, selon Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.

Les détritus sont par la suite collectés puis recyclés  par la Communauté de communes du Pays de l’Or.

Les ânes d’Oléron

L’Île d’Oléron a aussi opté pour une solution originale.

Depuis sept ans, son littoral est régulièrement nettoyé à l’aide… d’ânes ! Une méthode responsable, puisque ces animaux ne polluent ni ne détériorent les sols environnants. 

Et la solution porte ses fruits : en l’espace de 7 ans, 500 kg de déchets ont été ramassés par les bourricots de l’association Les ânes d’Oléron. Les mégots étant les déchets les plus présents sur les côtes, des cendriers de plage sont aussi distribués aux vacanciers lors du passage des bêtes. 

Des plages sans tabac

D’autres préfèrent interdire le tabagisme sur les plages, purement et simplement.

Nice a été la première ville à proposer l’ouverture, en 2011, d’une grande plage sans tabac. Depuis, cette initiative a été suivie par de nombreuses stations balnéaires. Au total, une cinquantaine de plages appliquaient cette interdiction, en France, en 2018.

Les municipalités participantes se voient décorer d’un label “Plage sans tabac” par la Ligue contre le cancer. Partenaire du dispositif , l’association souhaite, via cette action, “dénormaliser” le tabagisme sur les espaces publics et réduire le nombre de mégots échoués sur les plages de France – chacun d’entre eux pouvant contaminer jusqu’à 500 litres d’eau.

Et vous, quelle solution vous semble la plus intelligente pour réduire la pollution des plages et des océans ?

 

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