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Les voyages “Zéro carbone” des lecteurs de We Demain

Le 16/07/2019 par Romane Brisard
Cosmétiques solides, kit zéro déchet, minimum vestimentaire… Hortense et Mathias ont emmenés avec eux le minimum vital. Une fois fermés, leurs sacs pèsent entre 10 et 13 kg, auxquels il faut ajouter 1 à  2 kg d’alimentation. (Crédit : Banaclichet)
Cosmétiques solides, kit zéro déchet, minimum vestimentaire… Hortense et Mathias ont emmenés avec eux le minimum vital. Une fois fermés, leurs sacs pèsent entre 10 et 13 kg, auxquels il faut ajouter 1 à  2 kg d’alimentation. (Crédit : Banaclichet)

Et si les vacances étaient l’occasion d’explorer de nouveaux mode de vie ? De vivre davantage au rythme de la nature ? Ou même à son propre rythme ?

En pleine crise climatique, à l’heure du flygskam (la honte de prendre l’avion), des paysages dénaturés par le tourisme de masse, nous avons interrogé nos lecteurs sur leurs projets de vacances.

En France et dans le monde, vous avez été nombreux à nous écrire pour partager des expériences de slow voyage ou d’aventures éco-responsables.

Petit tour d’horizon de ces voyages inspirants.

Lucille et Jean Alain, adeptes du “slow tourism”

Ils avaient pris l’habitude de voyager à l’étranger – en couple – au minimum une fois par an. Lucille et Jean-Alain Blay apprécient le dépaysement, mais depuis quelques temps, ils ont perdu le goût des escapades d’hôtel en hôtel.

“En voyageant, je me suis rendue compte qu’il n’y avait que très peu de  location de vacances qui faisaient de véritables efforts pour respecter l’environnement”, explique Lucille.

Plutôt que de s’offrir un voyage annuel à l’autre bout du monde à 1 500 euros, cette année le couple a décidé d’investir dans des vélos d’occasion en participant au défi Rien de Neuf : en septembre, ils voyageront localement dans leur région, la Charente-Maritime.

“Nous voulons nous prouver qu’on peut être dépaysé sans faire 10 000 km”

Leur démarche va même plus loin. Pour promouvoir le slow tourism, ils ont aussi ouvert des gîtes écologiques à La Rochelle.

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Eva, 5 kg de CO2 par jour

Il y a quelques années, Eva Comble aussi aurait profité de ses congés pour partir à l’autre bout du monde.

“Naïvement, je pensais que l’impact carbone de mon long courrier était largement compensé par ma démarche zéro déchet, mes déplacements quotidiens en vélo, mon régime pauvre en viande… Grosse erreur de ma part !”

À 36 ans, cette ingénieure et mère de deux enfants a décidé cette année de faire ce qu’elle appelle un “Voyage en transition” : une expédition de deux mois, en famille, en juillet et août, à pied et à vélo électrique à la découverte de nouveaux lieux de vie écologiques et participatifs dans le sud de la France.

“Je souhaite visiter ces hameaux, ces villages, ces quartiers qui mettent le mot “coopération” en lieu et place du mot “compétition”.”

Et pendant son séjour, Eva va minutieusement calculer son empreinte carbone. Transports, alimentation, numérique, équipement… En tout et pour tout, elle entend rester en dessous des 5 kg de CO2 par jour, le “budget carbone” individuel compatible avec un réchauffement de 1,5 °C, selon ses estimations. Si elle le dépasse, elle prévoit un budget compensation.

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Hortense et Mathias, zéro avion, zéro déchet

Cap sur l’étranger cette fois. Hortense Lecouffe et Mathias, son compagnon, ont eux décidé de partir loin, et là encore sans avion.

Cargo, bateau, stop, vélo, bus, ou train… Entre l’été 2019 et 2020, le couple prévoit de voyager dans sept pays nord et sud-américains et de traverser deux fois l’océan Atlantique, sans jamais décoller.

Et leur démarche écolo ne s’arrête pas là : Hortense et Mathias, déjà adeptes du zéro déchet dans leur vie quotidienne, se sont lancé un défi : remplir au maximum un petit sac banane porté autour de la ceinture avec les déchets produits pendant leur année de voyage ! Sur leur blog, ils donnent aussi des conseils à ceux qui voudraient “préparer un sac pour un voyage zéro déchet”.

“Cela nous a demandé du temps, mais nous sommes très satisfaits de rester cohérents dans notre démarche.”

Pour trouver les fonds nécessaires à un tel projet, le duo Banaclichet – pour “banane”, “climat” et “déchet” – a utilisé la plateforme de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank. En offrant en contrepartie aux donateurs des sacs et cabas à vrac – confectionnés à la main.

Anissa et Stéphane, globe-tortues

Anissa Ichallal et Stéphane Membré aiment aussi les aventures en mode slow. Ils ont déjà parcouru 7 260 kilomètres en 8 mois pour atteindre la Grèce en traversant les Balkans. Leur prochain voyage débutera en août, à travers 28 pays et s’achèvera en Australie. Là encore, à pied ou en auto-stop.

“Nous portons de l’importance à la transmission et au partage. Nous traçons notre itinéraire au fil des rencontres. On a d’ailleurs appelé ce projet My Nomad Project.”

Un type de voyage qui demande toutefois de la préparation car eux aussi font attention, dans tous les domaines, à leur empreinte écologique.

“Le contenu de notre trousse de toilette est principalement solide, zéro déchet, bio et fait maison par moi-même. Les autres produits sont achetés chez des artisans locaux ou, quand c’est possible, en vrac,” explique Anissa.

Pour ses repas, le couple se mijote des petit plats – végétariens, la plupart du temps – dans un réchaud et aime partager la table des locaux.

Rémi, ingénieur écolo’

Au-delà des projets personnels, vous avez aussi partagé des projets de groupe !

Rémi Molbert participe à l’organisation du voyage de fin d’étude des élèves ingénieurs de l’École Supérieure du Bois (Nantes), cette année avec une approche écolo. L’an passé le voyage a eu lieu au Costa Rica…

“Dans un contexte d’urgence climatique, nous avons remis en question l’impact d’un tel voyage à l’étranger.”

C’est l’Autriche qui hébergera donc cette année les étudiants. Ils voyageront en train.

Le groupe réalise d’autre part, en ce moment même, différentes actions de compensation carbone, comme des campagnes de plantations d’arbres.

“En plus du choix de destination, tous les moyens sont bons pour réduire notre empreinte carbone sur ce voyage.”

Pour se restaurer, la promotion cherche actuellement des adresses bio, ou qui s’alimentent en circuit court.

“Un futur ingénieur doit être informé et sensibilisé à la protection de l’environnement, c’est primordial avant de rentrer dans la vie active.”

Sur place, les élèves rencontreront d’ailleurs uniquement des spécialistes du bois impliqués dans une démarche de protection de l’environnement.

 

We Demain remercie tous les autres lecteurs ayant répondu à notre appel à témoignage “voyage zéro carbone” !

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