Partager la publication "Twiza, le Woofing de l’écoconstruction"
Boulangers dans les Cévennes, Stanislas et Chloé, âgés de 39 et 35 ans ont dédié un jour par semaine pendant cinq ans à des chantiers participatifs. En tant que bénévoles, ils ont donné des coups de main à droite à gauche, animés par la solidarité entre voisins. L’occasion pour le couple de s’initier à l’élévation de murs en pierre, à la construction de terrasses en bois ou encore à la création de bassins naturels.
“Cela a été très formateur de voir différentes manières de faire avec des personnes de tous âges. Nous avons aussi bien appris du dynamisme des jeunes que des bricoleurs chevronnés qui nous ont transmis les bons gestes et savoir-faire“, racontent-ils.
Une expérience qui leur a donné le gout du bricolage, mais aussi le plaisir du faire-ensemble. Lorsqu’ils décident de bâtir leur maison et un fournil à pain en technique paille GREB près de Massat dans l’Ariège, c’est tout naturellement qu’ils passent une annonce sur le réseau Twiza à la recherche de volontaires pour se faire aider.
Proche du concept du Woofing qui propose de s’initier à des techniques agricoles dans des fermes bio en échange du gîte et du couvert, le réseau Twiza a vu le jour en 2014 à l’initiative de Cédric Daniel, ingénieur féru d’écologie. Il fait alors ce constat : les particuliers souhaitant se lancer dans l’aventure de l’écoconstruction sont souvent isolés et ne savent pas par où commencer. La plateforme facilite la rencontre entre porteurs de projets, volontaires, associations et artisans spécialisés. Elle propose aussi des rencontres locales et formations avec des professionnels qualifiés en éco-construction. Résultat, Twiza compte aujourd’hui 35 000 membres pour près de 2 300 chantiers réalisés dans toute la France.
Les chantiers, entre action et réflexion
Toutefois, avant de faire appel à des bénévoles, il est recommandé de participer à des chantiers : “Il faut pouvoir mettre un outil dans la main des volontaires et leur dire comment faire, car si ce n’est pas clair dès le départ cela peut vite créer un malaise”, explique Stanislas. Forts de leurs expériences passées et grâce à quelques conseils, Stanislas et Chloé ont su “comment organiser et préparer les équipes, quels outils utiliser, dans quel ordre…” Ils reconnaissent que cela a nécessité une grosse préparation en amont. “Il ne faut pas foncer tête baissée sinon on fait des erreurs irréversibles. Mais il ne faut pas que la réflexion dure trop longtemps non plus, sinon on ne démarre jamais, c’est un équilibre subtil à trouver.”
Un échange gagnant-gagnant
Et le résultat a été payant :
“Grâce au réseau nous avons accueilli des dizaines de personnes. En nous prêtant main-forte sur la construction de murs en paille, la confection du plancher et l’installation de l’isolation, ils ont offert un second souffle à notre projet, une fraicheur et nous ont redonné des ailes ! Certains sont même devenus des amis et reviennent souvent, cela nous a permis de nouer des liens pérennes !”
Un enthousiasme partagé par les volontaires comme Sara, qui a trouvé sur place “tout ce qu’on attend d’une expérience Twiza ! Un chantier bien organisé, des tâches diversifiées (lasure, bardage, ponçage, planage, petit tour en forêt 😉 … et le plus important : des hôtes sympas et bienveillants, qui savent guider mais aussi faire confiance et déléguer”. Même si Stanislas concède que l’aspect collectif peut parfois être pesant pour l’intimité de la vie de famille, il en ressort enrichi: “Les personnes mettent leur grain de sel et je trouve ça génial. En regardant la maison, je vois les mains, les bras, les efforts de toutes les personnes que nous avons accueillies.”