Partager la publication "Des citoyens bientôt tirés au sort pour un autre Grand débat ?"
À l’origine de cette idée : l’association Démocratie Ouverte, qui milite pour une démocratie plus participative, soutenue par une centaine de personnalités et acteurs d’horizons variés comme Cyril Dion, Marion Cotillard, la figure médiatique des Gilets jaunes Priscillia Ludosky, l’économiste Laurence Tubiana, le président des maires ruraux de l’Essonne Yvan Lubraneski…
Le 23 janvier, ce collectif de “Gilets citoyens” avait déjà suggéré au Président de République la tenue d’une telle assemblée – nous vous en parlions ici. Depuis, l’idée a fait son chemin, nourrie par les déceptions qu’a suscitées ce Grand débat.
“Il est peu représentatif de la population, et encore moins des Gilets jaunes, seuls 2 % des Français y ont participé, surtout des hommes âgés issus des CSP+”, explique Léa Giraud, de Démocratie ouverte. “La métholodologie choisie pose aussi problème : des questions fermées prédéfinies et pas d’engagement du gouvernement sur les suites données aux débats”.
Toutefois, “Les Gilets citoyens” reconnaissent que cet “exercice inédit a eu le mérite de mettre l’innovation démocratique sur le devant de la scène, et de sensibiliser les Français à de nouvelles modalités d’expression et de partage”. L’heure est donc venue, selon eux, “d’aller plus loin”.
Des propositions concrètes soumises à référendum
“Ce n’est pas garanti, mais ce procédé a fonctionné dans d’autres pays comme l’Irlande, menant par exemple à l’adoption du mariage homosexuel”, pointe Léa Giraud.
Pour l’heure, le collectif a choisi trois thématiques à débattre en priorité : la justice fiscale, la transition écologique et la mise en œuvre d’un référendum d’initiative citoyenne. Pour chacun de ces sujets, l’assemblée disposerait d’au moins trois week-ends de délibération. Objectif : formuler des “propositions politiques précises” qui pourront rapidement être traduites dans la loi ou soumises à référendum.
Le collectif souhaite enfin que ces débats soient menés en toute indépendance, surveillés par la seule CNDP et relayés par les médias. “Mais si Emmanuel Macron veut reprendre ce soir notre proposition en respectant notre méthodologie, nous sommes bien sûr ouverts à cette opportunité!”, glisse Mathilde Imer, autre membre de l’association Démocratie Ouverte.
La contribution financière de l’Etat est en tous cas la bienvenue. Le collectif a besoin d’un million d’euros pour organiser ses assemblées. Les citoyens, fondations et entreprises sont aussi appelés à soutenir cette idée via une campagne de financement participatif lancée d’ici l’été.