Le 17 novembre, à Londres, le collectif Extinction Rebellion a rassemblé 6 000 manifestants. Avec des actions chocs, les militants espèrent mobiliser l’opinion publique et faire pression sur le gouvernement britannique.
Le 17 novembre, à Londres, le collectif Extinction Rebellion a rassemblé 6 000 manifestants. Avec des actions chocs, les militants espèrent mobiliser l’opinion publique et faire pression sur le gouvernement britannique.
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Le 17 novembre dernier, ralliant le collectif
Extinction Rebellion, plusieurs milliers de personnes (6 000 selon les organisateurs) ont bloqué cinq ponts de Londres, allongés ou assis, armés de pancartes et de banderoles. Leurs intentions sont fortes, résumées par le slogan “Rebel for life” et le logo d’un sablier dans un cercle représentant la terre.
Des revendications claires
Le mouvement Extinction Rebellion a été initié il y a quelques mois par
Rising Up !, une organisation citoyenne créée par des activistes et employés d’ONG. Leur objectif est d’interpeller les pouvoirs publics car “il est déjà trop tard” scandent-ils. Leur principale préoccupation est celle de la vérité : selon le collectif, la population doit connaître le risque de l’
effondrement qui pèse sur notre planète.
Le collectif demande à ce que le gouvernement anglais inverse totalement la tendance en lançant une politique avec 0 émission de carbone à l’horizon 2025. Ils réclament également la constitution d’une assemblée de citoyens, présente pour surveiller l’avancée et les actions du gouvernement.
Samedi 17 novembre, le mouvement avait décrété le Rebellion Day, un jour de mobilisation pour la planète que l’on pourrait comparer avec la
marche pour le climat, qui avait rassemblé 150 000 personnes le 8 septembre à Paris. Pourtant, le mot d’ordre n’était pas le même. Si les participants de la manifestation française marchaient avec optimisme sous le slogan “Il est encore temps”, les militants d’Extinction Rebellion affichent un sablier en guise de logo et martèlent : “Hope dies, action begins”, c’est-à-dire, “l’espoir meurt, l’action commence”.
La désobéissance civile
Lors du Rebellion Day londonien, certains manifestants collaient leurs doigts aux portes d’un bâtiment du gouvernement britannique, d’autres se tenaient en chaines humaines ou bloquaient la circulation. Parmi les 6 000 manifestants présents, 500 personnes se disaient prêtes et formées à aller en prison. 82 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre pour entrave à l’ordre public ou à la circulation.
Cette entrave à la circulation s’appelle le “swarming” (littéralement le fourmillement), et constitue le cœur de l’action du groupe. Les militants bloquent des portions de routes définies à l’avance, par petits groupes, grâce à une technique très rodée. Le groupe immobilise la circulation pendant quelques minutes et certains militants distribuent des tracts aux automobilistes bloqués.
Bref, le principe général est simple : une insurrection choc mais non-violente, une “désobéissance civile” pour mobiliser l’opinion publique et faire pression sur le gouvernement. Et les soutiens affluent pour le collectif : une centaine d’universitaires prestigieux, une chercheuse de la NASA et même l’ancien archevêque Rowan Williams, qui fut à la tête de l’Église d’Angleterre de 2003 à 2012.
La semaine de mobilisation se poursuit actuellement pour Extinction Rebellion avec différentes actions dans toute l’Angleterre et particulièrement à Londres. Samedi 24 novembre constituera le point culminant de la manœuvre du collectif avec le Rebellion Day 2, qui aura lieu à Londres et à Edinburgh (Écosse).
Et Extinction Rebellion ne veut pas s’arrêter aux frontières du Royaume Uni : des formations et des réunions par Skype sont régulièrement organisées pour former des antennes à l’étranger. Les militants ne cachent pas leur espoir de “constituer un mouvement planétaire”.