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Voici la première maison terre-paille imprimée en 3D

Le 09/11/2018 par Sofia Colla

Et si les trois petits cochons avaient pu imprimer leur maison en paille en 3D ? En 2018, c’est désormais possible. Une entreprise italienne a construit une maison imprimée en 3D en forme de hutte, avec un mélange de terre extraite du site de construction et de déchets issus de la culture du riz.

L’impression 3D de bâtiment permet de réduire le coût et le temps de construction d’un logement. Tout en nécessitant moins de main d’oeuvre, moins de machines et véhicules, et en produisant moins de déchets de chantiers et de poussières. Problème : la plupart du temps, les constructions imprimées le sont en béton. Un matériau néfaste pour la planète du fait de ses émissions de CO2 et de sa grande consommation de sable.

La société italienne WASP (World’s Advanced Saving Project), spécialisée dans l’impression 3D, a donc choisi de réaliser la première maison “0 kilomètre”. Baptisée Gaia, il s’agit selon eux de la première maison en terre imprimée en 3D. 

Une maison locale

Pour concevoir cette maisonnette de 20 m2, les concepteurs se sont inspirés des nids de guêpes. Ils ont ainsi bâti des parois arrondies alvéolaires, d’une épaisseur de 40 centimètres, à base d’un mélange de matériaux naturels : 25 % de terre extraite du site (30 % d’argile, 40 % de limon et 30 % de sable), 40 % de paille de riz, 25 % de balle de riz, et 10 % de chaux hydraulique.
 
Tous ces éléments ont été broyés pour rendre le mélange homogène. Les alvéoles sont ensuite remplies d’écorce de riz. Ce qui, selon les concepteurs, permet une isolation optimale. Gaia n’a ainsi besoin ni de chauffage ni de climatisation, les parois permettant de maintenir une température homogène, en hiver comme en été.
 
Quant au toit et aux fondations, ils sont respectivement en bois et… en béton. Mais le fait d’utiliser en grande quantité des matériaux locaux permet de proposer des maisons à faible coût. Résultat : Gaia a coûté seulement 900 euros, hors main d’œuvre. C’est-à-dire moins cher que les derniers modèles d’iPhone !
 
Gaia a été construite en collaboration avec RiceHouse, une start-up italienne opérant dans le domaine du bâtiment écologique à travers l’utilisation des déchets issus de la production de riz. Ces deux sociétés ont estimé qu’un hectare de rizière cultivée permettrait de produire 100 m2de surface construite.

Une maison open source

L’imprimante 3D “Crane WASP” est similaire à une grue. Trois pieds d’une hauteur de 3 mètres soutiennent un bras mécanique. Ce dernier tourne sur lui-même. Composée d’aluminium, la grue est facile à transporter, à monter et démonter.
 
Mais WASP n’a pas l’ambition de devenir un promoteur immobilier. La maison Gaia n’est pour elle qu’un test afin de démontrer qu’il est possible d’imprimer une maison en 3D à partir de matériaux naturels et locaux.
 
L’entreprise italienne entend plutôt fournir le logiciel et le matériel aux entreprises intéressés via le kit “Maker Economy Starter Kit “. WASP livre un conteneur, avec à l’intérieur l’imprimante 3D, et tous les outils nécessaires comme un générateur à biogaz par exemple… Quant aux instructions, elles sont open source avec des tutoriels disponibles en ligne.

Grâce à l’impression 3D de maisons en terre, il devient possible d’offrir un toit aux millions de personnes mal-logées dans le monde. Et le tout avec une consommation minimale de ressources, et pour un coût tendant vers zéro. Qui dit mieux ?
 

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