Partager la publication "Et si vous construisiez votre maison en terre crue ?"
À la clé, un village de 30 000 m2, comprenant entre autres 300 logements construits sur le principe de l’économie locale et circulaire.
Très populaire au XIXèmesiècle notamment dans la région Auvergne Rhône-Alpes, ce matériau naturel a presque disparu après la Seconde guerre mondiale au profit de productions industrielles en béton et acier. Quelques étudiants en architecture s’y sont intéressés dans les années 70, permettant à un quartier HLM, le Domaine de la terre, de voir le jour en 1985. Mais les répercussions sont faibles et le soufflé retombe.
« Il y a un vrai virage depuis quatre ans : des sociétés de taille nationale commencent à s’y intéresser, c’est en train de prendre de l’ampleur », souligne Thierry Joffroy. La raison ? « La transition écologique ! Les industriels s’y préparent, et lorsque l’on cherche à diminuer les émissions de CO2, le concept du circuit court interpelle. »
La terre crue, un matériau local et très écologique
Pisé, brique stabilisée, bauge ou torchis : la technique est choisie selon la terre à disposition et l’environnement de construction. « Si elle est bien construite, une maison en terre crue peut durer jusqu’à plusieurs centaines d’années. Par exemple, les mosquées du Nord du Mali datant du XIVèmesiècle sont toujours debout », rappelle l’architecte.
Un modèle économique à valider
Prometteur alors que le secteur de la construction est responsable de 70% des déchets français selon l’Ademe…. Quand on sait que la région Ile-de-France produira à elle seule 500 millions de tonnes de déblais dans les 15 prochaines années, construire en terre crue semble une alternative à creuser.