Partager la publication "Bientôt des murs en algues pour dépolluer Paris"
L’idée est née dans la tête des architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, cofondateurs de l’agence parisienne XTU. Si la culture des algues les intéresse, c’est qu’elles ont de nombreuses propriétés. Une fois récoltées, les algues peuvent d’abord être transformées en aliments protéinés végétaux, en médicaments ou encore en produits cosmétiques.
“Grâce aux photobioréacteurs installés dans les vitrages qui captent la lumière du soleil, les microalgues se reproduisent à vive allure. Elles sont récoltées via des tuyaux d’évacuation”, explique Anouk Legendre.
Des façades rafraichissantes
Autre avantage écologique des algues : elles consomment le dioxyde de carbone (CO2) – principal gaz à effet de serre -, et produisent de l’oxygène. Elles peuvent donc absorber le CO2 produit par le bâtiment et contribuer à dépolluer la ville.
Biomimétisme, l’inspiration du vivant
Ainsi en va-t-il des champignons avec leurs arbres hôtes, ou des lichens qui naissent de l’association entre un champignon et une algue, ou encore de l’acacia cornigera, arbre qui ne peut survivre que colonisé par des fourmis…
“Les algues vivent à des températures similaires aux nôtres, explique Anouk Legendre. Le procédé permet donc de mutualiser nos besoins”.
Réinventer Paris
Le CNRS a dressé au printemps dernier un bilan très positif. “La biofaçade a fait ses preuves, aujourd’hui nous sommes en phase de commercialisation”, confirme Anouk Legendre.
Le cabinet XTU installera aussi des biofaçades au futur Musée de l’Ecologie de San Francisco. Enfin, en Chine, les Français ont imaginé pour la ville de Hangzhou des tours de verre torsadées recouvertes de biofaçades. Une architecture dépolluante et verte particulièrement bienvenue pour les métropoles chinoises régulièrement asphyxiées par un smog grisâtre et toxique.
“Dans l’avenir, avec l’artificialisation des sols et l’urbanisation croissante, il sera de plus en plus difficile de trouver des terres disponibles pour l’agriculture. Et les ressources minières s’épuisant, il faudra produire en biologie ce que l’on obtenait par la chimie”, souligne le cabinet XTU, qui rêve partout de cités productives et plus seulement consommatrices.
(1) A découvrir à Biomim’expo, le forum et show room du biomimétisme et des innovations bio-inspirées, le 23 octobre, à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, à Paris.