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Les plantes, ces obsédées sexuelles

Le 20/10/2018 par Alice Pouyat

Âmes prudes, soyez prévenues : après avoir lu ces lignes, vous ne regarderez plus les plantes de la même manière. Derrière leurs airs innocents, icelles passent une bonne partie de leur temps à séduire et à se reproduire. Dans les prairies et les parterres fleuris, sous vos yeux et ceux de vos enfants, se jouent même des scènes dignes de films X, affirme avec beaucoup d’humour et de second degré l’écrivain britannique Michael Allaby.

Son dernier ouvrage, La scandaleuse vie sexuelle des plantes, tout juste traduit en français, cache une enquête savante, voire touffue, sur la reproduction et plus largement sur la vie des végétaux, pimentée d’illustrations poétiques. Un ouvrage qui vient surfer sur le succès du best-seller La vie secrète des arbres  et un intérêt croissant pour l’intelligence du monde végétal, à conseiller aux amoureux des jardins.

Cette sexualité se révèle non seulement fascinante pour sa ressemblance dans certains cas avec notre propre sexualité, mais aussi pour sa créativité. Car les plantes, par nature clouées au sol, doivent faire preuve d’imagination pour s’accoupler, souligne l’auteur….  Afin que le pollen rencontre le stigmate, afin d’attirer les pollinisateurs, certaines développent même des stratégies désespérées voire drolatiques.

De quoi briser l’image fleur bleue d’une nature pure et asexuée opposée à un monde animal en proie à ses pulsions! Une image qui reste ancrée dans les esprits, même si cette sexualité fut mise au jour dès le XVIIIe siècle par les botanistes.

Des fleurs qui changent de sexe ou s’autofécondent

Au fil de ces pages de vulgarisation, on découvre ainsi des plantes dites “coquines”, des “aventurières”, des “kidnappeurs”, des” timides” ou des “narcissiques”, des petits rencards discrets dans les haies ou des ébats en plein désert.

On apprend que les fleurs de l’avocatier peuvent changer de sexe, que le papayer peut être de 31 genres différents, que la primevère est capable de s’auto-polliniser.

On s’émeut devant les Ophrys bourdon, ces orchidées sauvages qui se déguisent en insectes multicolores pour les encourager à des relations intimes. Ou encore devant “le nénuphar qui attire les scarabées dans la chaleur grisante de son baisodrome”.
 

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