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Tiers-lieux : Les Grands Voisins débarquent à Marseille

Coco Velten, un espace de 4000 mètres carrés, près de la Gare Saint-Charles, va accueillir pendant trois ans des personnes sans-domicile fixe, mais aussi des entreprises, des associations, des événements culturels. Un projet de mixité urbaine inspiré du succès des Grands voisins, à Paris.

Le 28/09/2018 par Alice Pouyat
Coco Velten, un espace de 4000 mètres carrés, près de la Gare Saint-Charles, va accueillir pendant trois ans des personnes sans-domicile fixe, mais aussi des entreprises, des associations, des événements culturels. Un projet de mixité urbaine inspiré du succès des Grands voisins, à Paris.
Coco Velten, un espace de 4000 mètres carrés, près de la Gare Saint-Charles, va accueillir pendant trois ans des personnes sans-domicile fixe, mais aussi des entreprises, des associations, des événements culturels. Un projet de mixité urbaine inspiré du succès des Grands voisins, à Paris.

Ça déménage près de Marseille Saint-Charles ! A dix minutes de la gare, face à la Porte d’Aix, un vaste chantier vient de commencer. L’ancienne Direction des routes, soit 4000 m2, est en cours de rachat par la ville de Marseille. Plutôt que de laisser cet immense espace vacant pendant trois ans, et de l’entretenir vainement, la Préfecture a proposé à des acteurs de la société civile d’en faire un lieu d’activité social, économique, festif et culturel.

“Coco Velten”, c’est son nom, ouvrira ses portes début 2019. Un projet directement inspiré du succès des Grands Voisins, tiers-lieu pionnier installé dans l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, du 14e arrondissement de Paris, qui doit être transformé en éco-quartier d’ici 2023.

En attendant sa mutation, l’ancienne maternité accueille depuis trois ans un centre d’hébergement pour 400 personnes en difficulté, des start-up, des artistes, des restaurants, un marché de seconde main, des ateliers de réparation, des concerts… Soit une immense friche devenue laboratoire de l’économie sociale et solidaire. Après trois ans d’occupation, la réussite est telle que l’expérience a été renouvelée pour une “saison 2”, jusqu’en 2020. Et inspire de nouveaux projets.

“A Coco Velten, comme aux Grands Voisins, l’idée est de rassembler sur un même lieu la plus grande diversité de métiers et de groupes sociaux qui se rencontrent peu d’habitude pour leur permettre de s’enrichir mutuellement”, explique Marianne Jouandeau de l’association marseillaise Yes We Camp, l’un des acteurs phare des Grands Voisins, qui coordonne le projet Coco Velten.

L’accueil de personnes vulnérables sera ici assuré par le Groupe SOS Solidarité. La coopérative Plateau Urbain, comme aux Grands Voisins, sélectionnera les acteurs extérieurs qui viendront participer à cette nouvelle aventure collective.

Un tiers-lieu collaboratif

Une grosse différence existe tout de même entre ces deux lieux : les Grands Voisins sont implantés dans un quartier bourgeois parisien. ici, l’enjeu est plutôt de redonner une place au sein de la cité à des populations en difficultés souvent reléguées en périphérie. Quand Coco Velten est basé dans un quartier populaire : l’enjeu est davantage de générer une dynamique positive dans le quartier, avec les voisins. En évitant une gentrification qui chasserait les habitants.
 
L’autre défi sera d ‘accroître les échanges entre populations, pas si évidents dans ces lieux hybrides, par exemple entre réfugiés et étudiants venus faire la fête. Yes We Camp prévoit donc une signalétique renforcée, expliquant très clairement les projets développés  sur place aux visiteurs.
 
Les candidats à l’occupation des lieux devront aussi donner 2 heures par mois au projet et cotiser à un budget participatif. Ils seront d’ailleurs sélectionnées sur leur volonté de jouer le jeu collectif de Coco Velten, précise l’appel à projet.
 
“Ce nom a été choisi car il fait référence à l’îlot Velten, juste à côté, une façon d’ancrer le lieu dans le quartier. Le préfixe Coco a été ajouté car il évoque l’exotisme, la fête mais aussi le collectif, la collaboration qui sont au coeur du projet”, souligne Marianne Jouandeau.
 
Un projet dans l’air du temps. Le 20 septembre, le gouvernement a annoncé un plan de 110 millions d’euros pour soutenir les tiers-lieux dans les zones rurales ou sensibles, conscient du nouveau rôle que jouent ces espaces dans l’animation du territoire.

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