Partager la publication "Dans ces pays, la nature a les mêmes droits que les hommes"
L’Equateur, précurseur du droit de la Nature
Une manière pour les citoyens équatoriens, de préserver leur immense patrimoine naturel dont plus de trois millions d’hectares de forêts amazoniennes. Une première mondiale.
Trois ans plus tard, la Bolivie va dans le même sens et fait adopter une “Loi de la Terre mère” qui établit onze droits fondamentaux pour la nature dont le droit de vivre et d’exister.
En Nouvelle-Zélande, une victoire pour les populations autochtones
“Cela marque la fin du plus long litige de l’histoire du pays”, déclarait le ministre de la justice, Chris Finlayson, à l’issue du vote. Cette législation est une reconnaissance de la connexion profondément spirituelle entre la tribu Whanganui et son fleuve ancestral.”
Les droits et les intérêts du troisième plus long cours d’eau du pays peuvent dorénavant être défendus devant la justice. Le fleuve est alors représenté par deux personnes : un membre de la tribu et un autre du gouvernement.
Le parc national Te Urewera – où se situe le fleuve – avait déjà obtenu ce statut en 2014 suite à un accord entre la tribu Maori Tūhoe et l’État de Nouvelle-Zélande.
Le droit peut-il vraiment sauver la nature ?
En Équateur, depuis l’application de cette loi d’un nouveau genre, la nature remporte une première victoire en 2011 : au nom de la rivière Vilcabama, l’Équateur poursuit le gouvernement de la province Loja, accusé d’avoir causé des inondations suite à un élargissement d’une route jouxtant la rivière. La municipalité a été obligé d’avorter le projet et de réhabiliter la zone.
Mais le pays déchante en 2014. Alors que la société pétrolière Chevron-Texaco a été condamnée à reverser une amende record de 9,5 milliards de dollars à l’Équateur pour des dégâts commis dans la forêt amazonienne de 1964 à 1990, la cour d’appel de New York rejette cette décision.
“Même si la Constitution de 2008 reconnaît des droits à la nature en Équateur, elle n’empêche pas la dégradation de l’environnement, comme en témoigne l’affaire Texaco-Chevron. confiait Laurent Neyret, spécialiste du droit de l’environnement dans les colonnes de GEO. Au lieu de reconnaître tous les écosystèmes comme entités vivantes, je serais plutôt favorable à l’extension des devoirs de l’Homme à leur égard.”
Un statut jugé inefficace en Inde pour préserver le Gange de la pollution
Une décision motivée par l’état catastrophique du Gange : source d’eau pour 500 millions de personnes et d’une importance capitale pour les rites religieux, il est aussi tristement connu pour être l’un des fleuves les plus pollués du monde. La faute aux métaux lourds et polluants chimiques déversés quotidiennement par l’industrie et l’agriculture qui font que le Gange est aujourd’hui 3 000 fois plus pollué que les recommandations de l’OMS.
Malheureusement, la cour suprême indienne a annulé cette décision de justice le 7 juillet dernier, précisant que ce nouveau statut ne serait pas “viable” juridiquement.
Quid du statut de la nature en France ?
“Ces décisions nous démontrent qu’il ne s’agit pas de projets romantiques, mais que, au contraire, ce sont des mesures concrètes qui peuvent être adoptées par tout un chacun”