Partager la publication "Pour soigner son budget et la planète, les 5 secrets de la “méthode Licorne”"
Ses membres, qui se surnomment “les Licornes” – en référence à la bannière du groupe sur laquelle figure l’animal mythique –, sont aujourd’hui plus de 50 000. Des femmes avec enfants pour la plupart, qui partagent conseils et astuces écologiques et se lancent chaque mois des défis pour faire des économies sans porter préjudice à la planète et à ses habitants.
Fondé en 2015 par Marie Lefèvre et Herveline Verbeken, ce groupe d’entraide est orienté vers l’écologie, le minimalisme et l’éthique. Le pilier de cette communauté ? La bienveillance. La question essentielle, selon ses fondatrices, est de savoir si “la liberté moderne de consommer” peut s’exprimer “au détriment de la santé de la vie d’autres êtres vivants, même inconnus”.
“Nous avons vu des personnes modifier complètement leur manière de consommer en quelques mois”, s’émerveillent Marie Lefèvre et Herveline Verbeken dans leur livre “J’arrête de surconsommer”, qui vient de sortir aux éditions Eyrolles. Un programme progressif qui s’adresse essentiellement aux mères pour adopter un mode de vie minimaliste et éthique. We Demain a décortiqué la “méthode Licorne”. En voici les cinq étapes clés.
Établir un budget
“Souvent, les gens souhaitent trouver des astuces pour consommer plus en dépensant moins”
, expliquent les auteures. Au contraire, la gestion budgétaire qu’elles préconisent vise une consommation de qualité, loin des promotions “trois pour le prix de deux” et autres “bons plans habituels”.Pour ce faire, il convient d’évaluer toutes ses dépenses, postes par postes, de les anticiper, de les lisser sur l’année, et enfin de les équilibrer en fonction de ses recettes. Herveline Verbeken propose sur son blog (“Sortez de vos conaps”), un tableau Excel pour suivre son budget.
Opération « Zéro déchet et Zéro gaspillage »
Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Énergie), la production moyenne de déchets ménagers s’élève en France à 458 kilos par an et par habitant. 85 % de ces déchets finissent dans des décharges ou sont incinérés.
La réduction de ses déchets, expliquent-elles, passe également par la gestion de ses stocks et l’élaboration de listes de courses et de menus — à la semaine, à la quinzaine ou encore au mois —, car ils permettent d’éviter le gaspillage, de faire des économies et de se simplifier la vie.
“À une condition seulement, précisent-elles, ne pas perdre de vue que faire ses menus, ce n’est pas faire mieux, plus varié ou plus beau, c’est simplement réfléchir à ce que l’on va manger afin de ne pas acheter tout et n’importe quoi le jour de ses courses”.
On peut ainsi utiliser du vinaigre et du bicarbonate de soude pour pour fabriquer un nettoyant multiusage, se servir de savon de Marseille pour faire la vaisselle, d’huile de coco dans ses soins de beauté…
Selon les deux auteures, ces changements peuvent avoir un effet positif sur la santé, puisque ce sont “moins de molécules non identifiées”, contenues dans les emballages, que l’on ingère, que l’on respire ou que l’on s’applique sur la peau.
Le bio peut être accessible à tous
L’un des chevaux de bataille de Marie Lefèvre et Herveline Verbeken est de démontrer qu’il est possible d’avoir une alimentation sans pesticides même avec un petit budget. Au prix de quelques concessions… Par exemple, réduire sa consommation de viande ou encore instaurer la règle “fromage ou dessert”.
Les deux auteures admettent que vouloir“transposer sa consommation […] en bio sans aménagement” risque de “faire fuir pour toujours” ceux qui s’essaient à un changement d’alimentation. Elles préconisent donc une simplification de l’alimentation, qui permet petit à petit d’augmenter le fait maison ; plus sain et plus économique.
Se composer une garde-robe capsule
Que ce soit pour l’alimentation, les cosmétiques mais aussi les vêtements.
Chaque année, ce sont quatre-vingt milliards de vêtements qui sont produits dans le monde, selon Novethic.
En France, sur les 600 000 tonnes de textiles vendus chaque année, seul un quart est collecté par la filière de valorisation, selon Conso Globe. L’impact écologique et humain de la fast fashion qui, avec ses petits prix et un réapprovisionnement continu, est donc loin d’être anecdotique.
Il s’agit d’une industrie très polluante et énergivore comme le montre le documentaire d’Andrew Morgan, The true cost of fashion. Elle a également un impact humain considérable.
L’idée est donc de consommer moins, mais aussi d’acheter des vêtements éthiques ou d’occasion. Il est également possible de se composer une garde-robe minimaliste ou “capsule” en sélectionnant un nombre de pièces défini : 37 ou 50. Ce projet part du principe que l’on ne porte qu’un petit pourcentage de tous les vêtements que l’on possède et qu’il s’agit là d’un encombrement inutile. Pour une “capsule wardrobe”, il faut penser à la façon dont toutes les pièces s’accorderont entre-elles, rappellent les auteures.
Marie Lefèvre conseille également de se créer un réseau de don entre amies, d’aller dans des vides-greniers tôt le matin ou encore de se constituer un carnet d’adresses d’associations locales.
Avant chaque achat, adopter la méthode BISOU
Elle permet de se poser cinq questions essentielles pour éviter la surconsommation.
Il faut se demander à quel type de besoin répond l’objet que l’on désire, s’il faut l’acheter immédiatement — sachant que “l’immédiateté est la meilleure copine de l’achat compulsif”, selon Marie Lefèvre et Herveline Verbeken. Il est également important de vérifier si l’on ne possède pas déjà un objet semblable. Les auteures de “J’arrête de consommer” appellent également à s’interroger sur l’origine du produit et sur sa réelle utilité.