Partager la publication "Souffrance animale : quand la réalité virtuelle accroît notre empathie pour une vache conduite à l’abattoir"
Équipé de casques de réalité virtuelle, un panel de volontaires s’est retrouvé dans la posture de ruminants poussés à grands coups d’aiguillons électriques dans le camion les menant à l’abattoir. Ils ont aussi été immergés dans une colonie de polypes, des êtres marins dont les membres sont aujourd’hui rongés par l’acidification des océans.
Cette sensibilisation aiguë est précisément ce que cherchaient à provoquer les chercheurs. Avec la réalité virtuelle, ils ont trouvé un levier d’une efficacité redoutable pour rendre les dangers environnementaux plus concrets et réels dans l’esprit humain. Une prise de conscience qui s’est faite beaucoup plus rapidement qu’avec les méthodes de prévention habituelles.
“L’un des plus gros problèmes avec les questions environnementales, c’est qu’il y a un décalage temporel énorme [entre nos actes et leurs conséquences], comme si tout ce que vous faisiez au présent n’était pas relié à un quelconque problème environnemental dans le futur”, a expliqué Grace Ahn, l’une des auteures de l’étude de l’université de Géorgie au Guardian.
La chercheuse est convaincue que la réalité virtuelle est “un outil extraordinaire pour démontrer les relations causales entre les choses [ un outil pour pouvoir dire] “voilà ce que vous faites aujourd’hui, et voici ce qui en résultera dans 100 ans.”
Recycler davantage ou s’engager pour une cause
Enfin, pour les besoins d’une étude plus récente du même labo, des cobayes humains se sont retrouvés virtuellement nez à nez avec des rhinocéros blancs. Là encore, leur capacité d’empathie pour ces animaux a considérablement augmenté, ce qui les a conduit à s’engager pour la défense des espèces en voie de disparition.
L’expérience menée sur les vaches et les coraux aura également permis d’isoler de nouvelles pistes éducatives : si on utilisait, par exemple dès l’école, des outils de réalité virtuelle, les problématiques environnementales sembleraient bien plus concrètes, y compris pour ceux qui ne se sentent pas particulièrement concernés par ces enjeux.