Partager la publication "À Strasbourg, le plus haut immeuble à énergie positive au monde entre en chantier"
Il culminera à 50 mètres. Début novembre, à Strasbourg, la première pierre du futur plus haut immeuble à énergie positive au monde a été posée. La Tour Élithis, c’est son nom, abritera 63 logements de différentes tailles, du T2 au T4, ainsi que des bureaux sur une surface de 974 m2. Le tout, au prix du marché, à savoir environ 12 euros par m2.
Alimenté à 100 % par l’énergie solaire, ce bâtiment produira plus d’électricité qu’il n’en consommera. La société française d’ingénierie Elithis, qui en assure la promotion, et le cabinet d’architecture X-Tu l’ont conçu de façon à ce que sa façade sud capte un maximum l’énergie solaire. Elle produira l’équivalent de 90,3 kWh par mètre carré et par an. Un chiffre inférieur à la consommation annuelle moyenne de l’ensemble : 88,5 kWh/m2. Quant à la façade nord de l’immeuble, plus petite, elle arborera une forme “profilée pour éviter les vents”.
Tour Danube from Francis Bièvre on Vimeo.
L’énergie produite par l’immeuble couvrira les besoins individuels de chauffage, d’électricité, de ventilation et d’eau chaude sanitaire, assurant une température maximum à 21 degrés. L’équipement des parties communes, comme l’ascenseur ou l’éclairage, ainsi que le fonctionnement des appareils domestiques (réfrigérateur, télévision, lave-linge, etc) seront également alimentés par ce biais. Les futurs locataires, de leur côté, seront dotés d’un tableau de bord qui leur permettra de contrôler leur consommation et, par exemple, de désactiver leurs appareils en veille.
Le chantier, qui devrait être achevé mi 2017, sera financé par le Crédit agricole (46 %), la Caisse des Dépôts (46 %) et Elithis (8 %), qui a notamment à son actif une tour de bureaux à énergie positive à Dijon (Côte-d’Or). Celle de Strasbourg s’élèvera dans l’écoquartier du Danube, lui-même intégré au projet urbain Deux-Rives : un nouveau quartier de 9 000 logements et 8 500 emplois et qui sera entièrement interdit aux voitures. Selon Roland Ries, le maire (PS) de Strasbourg cité par le quotidien L’Alsace , “celles-ci devront être garées dans un silo à l’entrée du quartier”.
“On est dans une nouvelle logique d’aménagement urbain, on construit pour demain, poursuit l’édile. Mais il ne suffit pas de changer les techniques de construction. La question va être maintenant de voir comment les habitants vont s’approprier ces logements, comment ils vont adopter de nouvelles habitudes.”
Un mode de vie en passe d’être adopté par de nombreux Français : selon l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en septembre 2015, la France comptait 333 bâtiments à énergie positive en service ou sur le point d’être livrés.