Partager la publication "VIH, herpès, grossesse : et si un anneau remplaçait le préservatif?"
Soutenus par la fondation Gates et des agences gouvernementales issues de différents pays, deux équipes scientifiques mettent chacune au point des anneaux vaginaux d’un nouveau genre. Leur objectif : donner aux femmes un moyen de se protéger efficacement contre le sida, mais aussi contre d’autres IST tel l’herpès génital.
Disponible en 2018
Une fois installé, cet anneau libère un antirétroviral – le Dapivirine – et protège ainsi sa porteuse contre toute contamination au VIH ou à l’herpès lors de ses rapports sexuels. Si des comprimés oraux remplissant cette fonction existent déjà, ce mode d’administration permet d’utiliser une moindre dose d’antirétroviral et d’éviter les oublis. Les résultats de l’étude menée en Afrique devraient être dévoilés fin 2016, en vue d’une commercialisation de cet anneau en 2018.
Véritable défi technique
La conception de cet anneau a nécessité cinq ans d’études et deux thèses de doctorat. Un véritable défi technique, car le dispositif doit émettre deux médicaments très différents. Le tenofovir est en effet soluble dans l’eau, à l’inverse du levonorgestrel. D’autant que ces derniers doivent quotidiennement être administrés dans des doses différentes : l’anneau délivre environ 10 milligrammes de tenofovir, pour seulement 10 microgrammes de levonorgestrel.
Succession d’échecs
Le docteur Kiser de l’université Northwestern se veut confiant quand au succès de son anneau. “Je pense que les femmes l’utiliseront principalement pour la contraception, mais elles bénéficieront aussi d’une protection contre les IST “. Le scientifique espère ainsi apporter aux femmes un nouveau moyen d’émancipation : “Des grossesses non-désirées peuvent avoir des conséquences néfastes, que ce soit sur le plan de la santé mais aussi au niveau économique et culturel “, rappelle-t-il.
En novembre 2014, un prototype de cet anneau est rentré dans sa première phase d’essais cliniques. Cinquante volontaires le testent actuellement aux États-Unis et en République Dominicaine. Mais contrairement à son homologue, sa commercialisation n’est pas encore programmée. Il faudra donc attendre avant de voir apparaître une alternative crédible au préservatif. En attendant, ce dernier reste le seul moyen de protection considéré comme efficace à plus de 99 % par le corps médical.
Jean-Jacques Valette
Journaliste à We Demain
@ValetteJJ
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