Partager la publication "Dans la chimie aussi, des efforts pour réduire l’impact sur l’environnement"
“Nous cherchons en permanence à diminuer notre impact sur l’environnement.” Christian Siest, président d’Orrion Chemicals Orgaform (OCO), est particulièrement attaché à l’engagement de son entreprise envers le développement durable. Le site, qui fête ses 55 ans cette année, a été fondé à Semoy, près d’Orléans, en 1967. Au fil des décennies, ce producteur d’adhésifs, produits de revêtements, vernis et additifs a connu plusieurs vies. Passé sous pavillon américain dans les années 80 puis racheté et revendu plusieurs fois par de grands groupes du secteur (Rohm and Haas, Dow Chemicals, Orrion Chemicals…), la société allait être démantelée avant que Christian Siest, entré dans l’entreprise en 1990, ne fasse une proposition de reprise en 2010.
En 2015, le groupe Orrion Chemicals se réorganise et Christian Siest en devient le président l’année suivante. Commencent alors de grands mouvements pour se recentrer sur son cœur d’activité et accélérer sur les sujets environnementaux. Un engagement en faveur de la transition écologique qui passera par une innovation : la construction du premier recycleur de mousse au monde.
“Suite à un appel d’offre lancé en 2019 par Dow Chemicals pour installer une unité expérimentale de retraitement de la mousse polyuréthane issue des matelas usagés, nous avons tout mis en œuvre pour faire partie de ce projet passionnant. Le défi était de trouver une solution pour recycler chimiquement la mousse en polyuréthane des matelas qui, jusqu’alors, allaient en décharge, étaient incinérés ou ne bénéficiaient – au mieux – que d’un recyclage mécanique limité en débouché”, explique Christian Siest.
Environ 30 millions de matelas sont jetés chaque année en Europe (dont 4 millions en France). “Nous recevons la mousse préalablement déshabillée par la société Écomobilier. Puis, dans le cadre du programme de recyclage des matelas RENUVA, nous avons trouvé une solution chimique pour repasser la mousse de l’état solide à l’état liquide (polyol), son état original. Enfin, ce liquide peut à nouveau servir à la fabrication de nouveaux matelas en mousse recyclée”, résume le président d’OCO.
L’activité a démarré en 2021 et est encore en phase de rodage mais quelques marques commencent déjà à commercialiser canapés et literies issus de cette économie circulaire. C’est le cas de la Camif (société à mission) qui utilise la mousse polyuréthane recyclée Orbis, du groupe Vita, pour équiper quatre canapés de sa gamme.
Tout est donc made in France : la mousse usagée est transformée en polyols à Semoy, la nouvelle mousse PU recyclée est ensuite fabriquée à Crancey dans l’Aube et les canapés vendus par la Camif (dont 84 % des composants sont d’origine française à l’exception du tissu, venu de Pologne) sont assemblés par un partenaire à Saint-Vallier en Saône & Loire.
“Bpifrance est notre partenaire historique depuis 2015. Nos prêts à l’investissement ont été garantis grâce à eux et ils nous ont accompagnés lorsque nous avons réalisé un LBO en 2020″, explique Christian Siest. Pour la mise en place du projet RENUVA, OCO a reçu une subvention de 950 000 euros de la part de l’Ademe, ainsi qu’un prêt vert de 1 million d’euros. Ce prêt vert est à rembourser sur 10 ans avec un différé. Le temps que l’activité de recyclage de la mousse ne décolle.
“À la signature de ce prêt, nous sommes devenus le premier Éclaireur de la Communauté du Coq Vert de Bpifrance. Bpifrance souhaitait que nous partagions notre expérience, ce que nous continuons à faire avec plaisir encore aujourd’hui, souligne le président d’OCO. Appartenir à cette communauté est un formidable apport d’énergie et cela montre que l’industrie chimique est aussi considérée comme acteur de la transition écologique. C’est essentiel pour nous à l’heure actuelle.”
En 2018, Orrion Chemicals Orgaform s’est aussi appuyé sur l’ADEME pour réaliser un Diag Eco-Flux. “Nous étions les premiers à le faire dans la région Centre”, se rappelle Christian Siest. Un audit sur l’énergie, les matières, l’eau et les déchets qu’ils ont réitéré cette année. En outre, OCO fait partie du Club Industrie du Futur et s’est engagé dans le French Business Climate Pledge en 2019. L’entreprise, qui compte 53 salariés et réalise 14 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, vise en 2023 une réduction de 50 % de ses émissions de CO2 par tonne produite. À fin 2021, elle en était déjà à 32 %. “Si nos concurrents pouvaient nous suivre dans cette voie, nous serions ravis”, conclut Christian Siest.
Cet article a été réalisé grâce au soutien de Bpifrance – La Communauté du Coq Vert
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