Partager la publication "Isolation éco-responsable, hydrogène… Corstyrène met la Corse au vert"
Ce n’est pas une idée qui date d’hier. Depuis 1971, la famille Guillot a fait du polystyrène expansé son matériau fétiche. A l’origine, le fondateur – Even Guillot, ingénieur agronome –, décide de l’utiliser pour faire des emballages. Mais le premier choc pétrolier de 1973 passe par là et l’intérêt pour les matériaux isothermes grandit. Il a alors l’idée d’utiliser le polystyrène expansé comme isolant thermique pour les maisons. “Cinquante ans plus tard, Corstyrène est leader de l’isolation en Corse et en Sardaigne et se développe dans le sud de la France”, souligne Clisthen Guillot, son fils qui a pris la présidence de la société. À date, plus de 110 000 logements ont ainsi été isolés par Corstyrène. Et le groupe emploie 125 personnes, sur cinq sites de production dont trois en Corse.
Après des études de commerce et dix ans en Nouvelle-Calédonie suite à son service militaire, Clisthen Guillot est revenu en Corse pour travailler aux côtés de son père jusqu’à son décès récent, en juin 2022. Il a d’abord géré le développement de l’activité en Sardaigne avant de reprendre les rênes du groupe. Surtout, c’est lui qui s’efforce depuis plusieurs années de réduire l’impact écologique des activités de Corstyrène. Peu à peu, il a fait de son groupe une Greentech, une entreprise qui s’efforce aussi de répondre au besoin de transformation profonde dans un contexte d’urgence climatique.
Un modèle de production vertueux
“En fabriquant des panneaux d’isolation en polystyrène expansé, nous limitons la consommation énergétique des habitations, ce qui est un premier bon point. Ensuite, notre activité est depuis toujours éco-responsable puisque nous avons décidé dès le début de faire venir la matière première en Corse. Ce n’est qu’une fois sur place que nous la dilatons pour créer le polystyrène expansé. Une fois le processus d’expansion réalisé, un camion de matière première est devenu vingt camions d’isolant. C’est autant d’émissions de gaz à effet de serre évitées en limitant le transport”, explique Clisthen Guillot.
Corstyrène s’efforce aussi de recycler le polystyrène. Même s’il ne peut pas mettre en place une économie circulaire à proprement parler – le polystyrène expansé ne peut pas être réutilisé tel quel – la société corse récupère le polystyrène usagé sur l’île. “Nous récupérons les caisses usagées, les emballages d’électroménagers, de TV, etc. Et nous revendons cela en Espagne pour en faire une ‘matière première secondaire’. Ici, en l’occurrence du polystyrène haute densité. On le retrouve par exemple dans les capuchons des stylos à bille”, note le président de Corstyrène.
Hydrogène vert et panneaux photovoltaïques
Dans son processus de production et ses déplacements, Corstyrène s’efforce aussi de limiter son empreinte écologique. “Nous sommes très attentifs au bilan carbone et aux questions de RSE. C’est pour cela que nous avons équipé il y a plus de 10 ans nos bâtiments de panneaux photovoltaïques afin de produire 5MW d’électricité. C’est deux fois ce qu’on consomme”, ajoute Clisthen Guillot.
Le groupe a également financé la création de deux stations hydrogène, alimentées par une centrale photovoltaïque en Corse. Elles permettent l’avitaillement des sept chariots élévateurs de Corstyrène. Et ce n’est que le début : elle veut passer la vitesse supérieure et produire davantage d’hydrogène pour le revendre via notamment une borne de recharge publique. Pour fabriquer cet hydrogène en circuit court et localisé, le spécialiste de l’isolation s’appuie sur l’électrolyse de l’eau et la pyrogazéification des déchets. Et, toujours dans cette optique d’un développement d’activités vertes, Corstyrène a créé dans le sud de la France une activité de construction d’habitations modulaires en bois.
Corstyrène : un développement soutenu par Bpifrance
“Depuis un peu plus de six ans, nous collaborons avec Bpifrance. Ce fut d’abord via les nombreux programmes d’accompagnement mais aussi via du financement depuis la pandémie et le PGE [Prêt garanti par l’État, ndlr], détaille le président du groupe corse. Nous avons notamment intégré différents accélérateurs dans notre développement franco-italien. Cela nous a permis de faire monter en niveau et en gamme notre carnet d’adresses.”
Corstyrène a eu recours au diagnostic 360° de Bpifrance pour faire un bilan de santé de l’entreprise et définir des axes d’amélioration prioritaires. Elle a aussi établi le diagnostic Decarbon-Action et réalise actuellement le diagnostic Eco-Flux (faire des économies en réduisant ses consommations d’énergie, de matières, d’eau et de production de déchets). “Bpifrance est incroyable d’efficacité, de motivation et d’aide depuis le début de notre collaboration”, assure Clisthen Guillot. Et de souligner aussi l’intérêt de faire partie de la Communauté du Coq Vert. “Elle nous a notamment permis de relayer les innovations du groupe mais aussi d’aider, par exemple, notre ingénieure hydrogène à développer son réseau”, conclue-t-il.
Cet article a été réalisé grâce au soutien de Bpifrance – La Communauté du Coq Vert