Partager la publication "Sommes-nous en train de changer d’époque, de civilisation… ou de monde ?"
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Dans ces conditions nouvelles – et comme la moitié de l’humanité confinée – la rédaction de We Demain s’est adaptée pour réaliser “chacun chez soi” ce numéro. Le mythe de la presse en a encore pris un coup, au passage. Ben Bradlee et la rédaction bruyante et enfumée du Washington Post à l’époque de l’affaire du Watergate, qui provoqua la démission du président Nixon, appartiennent définitivement à l’histoire. Numéro chamboulé jusqu’aux premiers jours de mai, avec 66 pages consacrées à tenter de comprendre comment nous pouvons réussir ce passage vers l’après. Mondialisation, travail, intelligence artificielle, démocratie, solidarités… Tant de fronts, d’urgences, telles la reconnaissance due à ceux qui maintiennent debout un pays quand arrive l’impensable : soignants, agriculteurs, livreurs, entrepreneurs solidaires…
We Demain, comme de très nombreuses entreprises, est inquiété par ce saut de l’Histoire. Au moment où sortira ce numéro, l’activité n’aura que partiellement repris. Trains et avions au ralenti, kiosques de gares ou d’aéroports en attente de voyageurs… Leur étroit maillage, qui rapproche par les airs ou les voies ferrées les villes et les régions, abrite nos plus importants points de vente. Leur fonctionnement ralenti met notre revue, votre revue, en danger. Comment la soutenir ? En n’hésitant pas à demander We Demain, dans un réseau partiellement opérationnel. En vous abonnant, aussi.
Acheter We Demain, comme tout titre de presse, est un acte de la vie d’avant, comme tourner une poignée de porte pour sortir de chez soi, marcher dans la rue pour aller dans une librairie ou un point presse. Comme vivre la ville avec ses cafés, théâtres, restaurants, cinémas, salles de spectacles… autant de lieux que la société du masque obligatoire et du drone sifflant sur nos têtes (nous sommes à Nice, pas en Chine) voudrait nous faire oublier.
Le monde du sans-contact nous attend, dopé comme jamais par ces semaines de confinement. Non, la crise n’a pas fait que des malheureux ! Amazon aspire au titre de fournisseur exclusif du foyer, en un clic – de la dernière série à la botte de carottes bio, en passant par mon lot de masques hebdomadaire. Adieu attente et distanciation sociale ! Et Netflix, fort de ses 16 millions d’abonnés supplémentaires gagnés grâce au confinement (183 millions au total !), vient compléter cette panoplie, indispensable complément d’un télétravail devenu la norme.
Quelles limites à tout cela ? La crise que nous vivons montre, dans toutes les villes du monde, le triomphe de technologies invasives, voire liberticides. Leur laboratoire est la Chine, qui sort renforcée de cette guerre où les soldats sont des robots et des drones, alimentés comme jamais à l’intelligence artificielle. Si nous devons changer de monde, considérer ce qui arrive comme haïssable suffirait presque à nous conduire sur la voie de la guérison.
La tentation est grande, dans nos vie chamboulées, de perdre de vue la plus forte menace pour notre avenir. Elle reste climatique. Le 4 mai, quatre-vingt-douze grands patrons membres de l’EPE (Entreprises pour l’environnement) annonçaient dans une tribune publiée par Le Monde vouloir “mettre l’environnement et la justice sociale au cœur de la relance économique”. Dont acte. Cette crise éclaire la fragilité d’un système planétaire boulimique. Sera-t-elle le vaccin tant attendu, offrant une nouvelle immunité à notre monde, celui d’un autre mode de développement ?
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