Lundi vert “sans viande”, salutaire pour les animaux, le climat et notre santé

Le “Meatless Monday”, lancé en 2003, relancé en 2009 par Paul McCartney, a gagné 40 pays et arrive ce lundi 7 janvier en France sous l’appellation Lundi Vert. Cette invitation à faire une pause dans la consommation de viandes et poissons le lundi est une façon de lancer un mouvement salutaire, non seulement pour le bien-être animal et le climat – ce qui est devenu une évidence –, mais aussi, ce qui est moins connu, pour notre propre santé.
 
Les élevages intensifs sont responsables de plus de 80 % de la déforestation en Amérique Latine. Nous importons en effet des millions de tonnes de soja génétiquement modifié, arrosé de glyphosate pour nourrir ces animaux dont le mode de vie concentrationnaire les rend infirmes, malades, immuno-déprimés, ce qui oblige à leur administrer des antibiotiques en prévention.
 
Cela, non seulement, n’empêche pas les infections – 88,7 % des carcasses analysées dans les abattoirs sont porteuses de bactéries pathogènes – mais provoque des résistances aux antibiotiques. 61 % des viandes vendues sur le marché en sont porteuses. Un français sur 15 en héberge, du coup, dans ses intestins. Si cette personne subit une grande fatigue ou un grand stress, elle peut en mourir. C’est ce qui est arrivé en 2015 à 13 600 français.

Vous me direz : une fois la viande cuite, ces bactéries sont tuées. Pas toutes cependant, et le simple fait d’avoir touché le poulet avant cuisson transmet ces bactéries aux mains, aux instruments de cuisine, à la table de travail… Il a été démontré que des précautions dignes d’une salle d’opération chirurgicale ne suffisent pas à bloquer la propagation.

Même sans bactéries (les viandes contiennent aussi des virus dont certains contribuent au surpoids, d’autres à des cancers), les viandes s’avèrent être les aliments les plus inflammatoires connus. Qu’elles soient bio ou industrielles, elles sont riches en fer, un puissant catalyseur d’oxydation, ce qui n’est un avantage que pour des population et périodes limitées (grossesse, forte croissance) et devient un désavantage pour les autres.

Elles sont par ailleurs riches en de nombreux autres très puissants facteurs d’inflammation (et donc de risque de très nombreuses maladies) : un acide gras appelé acide arachidonique, un acide aminé (briquette des protéines), la leucine qui active de nombreux gènes déclencheurs d’inflammation.

C’est une des raisons principales pour lesquelles des milliers d’études observent que plus la consommation de viande est élevée, plus on subit de diabète, de maladies cardiovasculaires, de maladies neuro-dégénératives comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. 
 

La dernière synthèse réalisée en 2016 par le Nutrition and Health Research Center de San Francisco, à partir des études réalisées dans 10 pays, conclut que la consommation de viande est le facteur le plus puissant associé au risque de maladie d’Alzheimer… Une synthèse de six études, publiée dans la revue de référence American Journal of Clinical Nutrition, conclut à une longévité moyenne des végétariens (et petits mangeurs de viande) augmentée de 3,6 ans.

On croyait que manger protéiné aidait à réduire les risques de surpoids… Les études montrent le contraire : plus la consommation de viande est élevée, plus le risque de surpoids augmente. La grande étude EPIC-PANACEA menée dans dix pays européens associe une hausse de consommation de 250 g de viande par jour à un gain de poids de 2 kg après 5 ans.

Pourquoi ? Parce que, comme l’a découvert en France le Pr Karine Clément, le surpoids est une maladie inflammatoire, associée à une altération de la flore digestive. Or, ce régime carné aggrave l’altération, qui devient elle aussi inflammatoire. Les bactéries pathogènes utilisent le fer comme facteur de croissance.
 
Et, bien sûr, nous avons été alertés par le CIRC, l’organe de recherche de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les cancers, sur l’augmentation des risques de cancers du colon avec la consommation de viande. Les risques pour tous les cancers sont plus élevés, si l’on considère l’ensemble des études menées sur le sujet.

Consommer une portion de viande rouge chaque jour augmente de 10% le risque de mortalité par cancer, et celle d’une viande transformée (comme les charcuteries) l’augmente de 16 %. La consommation de viande accroît les risques de cancers du sein et de la prostate.
 
En conclusion, adhérer au Lundi Vert, mieux choisir aussi pendant la semaine ses protéines animales, cesser d’acheter de l’industriel, préférer la qualité, bio ou de terroir, à la quantité, les consommer à midi plutôt que le soir où elles altèrent les capacités de réparation pendant le sommeil, est un des plus beaux cadeaux que nous puissions faire à notre corps, à notre environnement, à nos cousins animaux.
 

Jean-Paul Curtay est nutrithérapeute et auteur de nombreux livres, dont Okinawa, un programme global pour mieux vivre. Il est également rédacteur de www.lanutritherapie.fr, et continue à peindre et à voyager afin de faire l’expérience du monde sous ses aspects les plus divers. Il est également l’auteur de “Moins de Viande” paru aux éditions Solar.

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