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147 candidats animalistes aux législatives : “les citoyens sont scandalisés par le broyage des poussins vivants”

Ces élections législatives seront les premières pour le parti de la défense de la cause animale, officiellement lancé le 14 novembre 2016. Entretien avec Nathalie Dehan, co-président du parti et candidate dans la troisième circonscription du Rhône.

Le 07/06/2017 par Sofia Colla
''Le parti animaliste présente 147 candidats aux élections législatives de 2017. (Crédit : Parti animaliste)
''Le parti animaliste présente 147 candidats aux élections législatives de 2017. (Crédit : Parti animaliste)

Le parti animaliste, créé il y a moins de sept mois, a comme objectif de faire émerger la question animale dans le champ politique à l’occasion des prochaines élections législatives, en y présentant 147 candidats. Nathalie Dehan, co-présidente et candidate à Lyon, explique à We Demain les revendications de ce parti et les enjeux qu’elles sous-tendent.
 
Pourquoi avoir créé ce parti ?

Les associations et les militants de défense des animaux se sont heurtés régulièrement, et depuis longtemps, à l’indifférence des actuels acteurs politiques. Ces derniers ne prennent pas en compte les demandes des associations, même quand celles-ci sont coordonnées. Ils ne prennent pas en compte non plus les demandes des citoyens comme avoir plus d’élevage à l’air libre, qui sont scandalisés par le broyage des poussins vivants, qui veulent que l’animal n’ait pas un statut d’objet…
 
Nous avons très vite rejoint la dynamique internationale, initiée par le parti pour les animaux néerlandais, à travers des sessions de travail. Nous avons pu travailler avec un sénateur australien ou l’équipe d’un député du Portugal.
 
Nous avons considéré qu’il fallait créer un parti politique français monothématique axé sur la protection animale pour pouvoir présenter des propositions de lois et qu’elles soient portées par des candidats, à la députation par exemple.

Quelles sont vos revendications ?

Nous avons des mesures phares. Nous cherchons à créer des outils pour appliquer l’ensemble de notre programme, comme un ministère de la protection animale, autonome par rapport à celui de l’agriculture, qui aurait ses propres objectifs.
 
Nous voulons adosser à la Constitution française une Charte de la protection animale. C’est-à-dire un statut juridique propre à l’animal. Non pas similaire au statut humain, mais pas d’objet non plus.

Il y a aussi des choses très simples à faire dans un premier temps, comme abolir la corrida. Ou encore faciliter l’admission des animaux de compagnie dans les EPHAD pour les personnes dépendantes ou pour les sans-abris afin de protéger l’humain et les animaux.
 
Bien sûr, nous voulons lutter contre les pires formes de maltraitance et de violences gratuites faites contre les animaux : l’élevage, les abattoirs, les transports mais aussi chez les particuliers.

Qui sont vos candidats aux législatives ?  

Nous avons 147 candidats dans toutes la France sur les 577 circonscriptions, 142 sur l’hexagone et 5 en outre-mer.
 
Nous sentons bien que la cause animale est transversale : nous avons des candidats qui viennent de tous les horizons. Ils ont entre 18 et 70 ans, avec toute sorte de profils socioprofessionnels et socioculturels. Ils sont massivement issus de la société civile. Très peu de nos candidats viennent de la sphère politique.
 
Certains sont investis dans la cause depuis longtemps, d’autres pas du tout et ont désiré apporter leur contribution. Nous sommes très heureux de pouvoir réunir des gens qui ont cette chose en commun : faire progresser la cause animale en France. C’est un enjeu de société, une cause urgente et prioritaire.
 
Nous avons des signes très encourageants pour un jeune parti qui a moins de sept mois : nous avons plus de 1 400 adhérents.

En tant que jeune parti, comment comptez-vous vous affirmer à l’Assemblée ?

Il y a très peu de chance que nous ayons des élus pour notre première élection. Mais elles nous permettent de rendre visible la cause animale. Beaucoup de gens ont un intérêt pour notre démarche. Cet objectif de visibilité est atteint.
 
Il n’est plus possible de laisser à la bonne volonté des gens qui veulent plus de protection animale de s’occuper des animaux errants de leur quartier par exemple. Il faut que ça devienne une question sociale.
 
Les initiatives personnelles sont très biens, les animaux ont beaucoup d’amis et de protecteurs, et tant mieux ! Les associations françaises font aussi un travail extraordinaire. Cet engagement associatif et personnel ne peut qu’être complété par un engagement de société. Nous ne somme pas le seul outil, mais nous somme là pour les aider et les soutenir.

Avez-vous remarqué des changements ces dernières années quant à la perception de la cause animale ? 

C’est en effet quelque chose qu’on ressent. La France prend de plus en plus conscience des terribles souffrances que la société inflige aux animaux. Cette prise de conscience veut s’exprimer au niveau social aussi. Donc il faut bien que les lois changent pour accompagner cette évolution des mentalités. Nous sentons que nous représentons un électorat, pour qui la cause animale est prioritaire. 

Finalement, quelle est la place de l’humain au sein de votre parti ?

L’humain est bien sûr très lié à la cause animale. Nous souhaitons inclure les animaux dans la préoccupation sociale de notre pays. Ce n’est pas ou les humains ou les animaux, c’est aussi les animaux. 
 
Par exemple, avec notre proposition de faciliter l’admission des animaux dans les EPHAD ou pour les sans-abris : nous incluons et l’humain, et l’animal. C’est dommage de les séparer. À aucun moment nous excluons les humains. L’idée est plutôt d’inclure les animaux dans un champ de préoccupation politique.
 

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