40 % de la nourriture produite dans le monde est gaspillée

Des tranches de jambon qu’on a laissé traîner un peu trop longtemps au fond du frigo, quelques yaourts à la date de péremption dépassée, des palettes entières de fruits et légumes jetées par les supermarchés… le gaspillage alimentaire est un vrai fléau. Selon une étude WWF-Tesco réalisée en juillet 2021, c’est pas moins de 40 % de la nourriture produite dans le monde qui est gaspillée. Et bien souvent jetée. Selon l’application anti-gaspi Too Good Too Go, ce chiffre était plus bas il y a seulement deux ans, estimé à un tiers (33 %) de la nourriture produite.

En ce 29 septembre 2022, journée internationale de lutte contre le gaspillage alimentaire, il est aussi important de souligner que l’Union Européenne dans son ensemble jette plus de nourriture qu’elle n’en importe. Elle en aurait gaspillé 153,5 millions de tonnes contre 138 importées, selon le rapport Feedback EU de septembre 2022. Au niveau mondial, ce gâchis de nourriture représente 10 % des émissions de CO2. Pour avoir un ordre de grandeur, si c’était un pays, ce serait le 3e pays le plus émetteur après la Chine et les États-Unis.

Gaspillage alimentaire : de pire en pire pour les Français

En 2017, les Français jetaient 20 kilos de nourriture par habitant et par an. Ce chiffre a bondi pour atteindre les 29 kilos en 2019, selon les chiffres de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). C’est l’équivalent d’un repas par semaine et cela représente en moyenne 432 euros par famille chaque année ! Pourtant, 98 % des Français se disent concernés par le gaspillage…

Réduire son gaspillage alimentaire est non seulement une priorité écologique – pour arrêter de surproduire – mais aussi pour faire des économies en période de forte inflation des prix de l’énergie (gaz, électricité), du carburant, de l’eau et des produits alimentaires. Too Good To Go a réalisé une enquête avec YouGov en août dernier qui a permis d’établir que “38 % des Français utilisent des applications anti-gaspi”. Too Good To Go compte aujourd’hui 12,5 millions d’utilisateurs, soit plus d’un Français sur 5. Et ceux qui l’utilisent régulièrement peuvent réaliser environ 400 euros d’économie par an. Pas négligeable.

La faute au grand public… mais pas que

Si un tiers du gaspillage alimentaire est directement imputable aux consommateurs, les autres maillons de la chaîne de production doivent eux aussi se remettre en cause. “En France, sur 140 kg de nourriture perdue par personne et par an, 46 kg sont perdus en production, 31 kg en transformation, 18 kg en distribution, 19 kg en restauration hors domicile (publique et privée)”, détaille l’Ademe. Il existe pourtant depuis 2016 une loi, la loi Garot, sur le gaspillage alimentaire.

Cette gabegie a des conséquences dramatiques sur la planète. 12 milliards d’animaux sont abattus chaque année à travers le monde sans être mangés. Et ce gâchis de nourriture représente 10 % des émissions de CO2. Pour avoir un ordre de grandeur, si c’était un pays, ce serait le 3e pays le plus émetteur après la Chine et les États-Unis.